Un collectif demande la fin du terme “fausse couche”

Illustration. Une échographie. Echographie / MART PRODUCTION / Pexels.com
C'est dans une tribune parue dans Le Monde que le collectif souhaite en finir avec le tabou lié à l'interruption de grossesse précoce.
Dimanche 27 mars, le collectif “Fausse couche, vrai vécu” demande dans une tribune publiée par Le Monde de ne plus utiliser l’expression “fausse couche”.
Les six fondatrices de ce collectif, et qui signent la tribune, demandent que le terme “arrêt naturel de grossesse” lui soit préféré, alors que selon elles en France, 25% des grossesses prennent fin lors du premier trimestre.
Une expression qui “culpabilise et invisibilise”
Oui, pour ces six femmes, il s’agit bien d’un tabou. Pour Sandra Lorenzo, journaliste et l’une d’entre elles, “On connaît forcément tous quelqu’un dans notre entourage qui a traversé cette épreuve, que ce soit une mère, une sœur, une cousine, une amie voire une voisine”, explique-t-elle au HuffPost.
Pourquoi demander une réécriture du terme de “fausse couche” ? Elle précise : “Son intérêt est d’être une expression comprise par tout le monde, mais elle reste problématique à plein d’égards (…) Rien que l’expression ‘faire une fausse couche’, c’est comme si c’était un acte volontaire. Je dirais plus qu’on la traverse ou qu’on la subit”. Le collectif ajoute que cette expression “culpabilise et invisibilise”.
“Un événement traumatique”
Et oui, rappellent-elles encore dans la tribune, “Subir un arrêt naturel de grossesse, c’est pour de nombreuses femmes un événement traumatique”. Pourquoi ? “Pour beaucoup, ce sont des contractions, des hémorragies pendant plusieurs jours, une solitude extrême, un silence total, une incompréhension, de la culpabilité, un sentiment de vide et de honte”.
Ce que demande le collectif, c’est le déploiement d’une campagne au niveau national dans le but de sensibiliser sur ce sujet. Mais aussi, l’instauration d’un arrêt de travail rémunéré d’au moins trois jours pour les femmes et leur conjoint et la mise à disposition d’un suivi psychologique pris en charge.
Elles souhaitent encore qu’au sein des maternités, un livret relatif à ce sujet soit distribué, et qu’un enseignement spécifique soit dispensé dans le cadre des cours d’éducation sexuelle. Leur pétition en appelle aussi à la mise en place de formations pour les sages-femmes et gynécologues obstétricien-nes, avec participation de patientes-expertes.