Un nouveau traitement pour rendre le cancer du rein « chronique »
À Nice, une équipe de l'Inserm a développé une molécule qui pourrait bien révolutionner le traitement de ce cancer.
Le cancer du rein est lié à un taux de mortalité car s’il existe des traitements pour le ralentir, il est aujourd’hui incurable.
Mais les perspectives sont beaucoup plus optimistes depuis la mise au point d’une nouvelle molécule par le Dr Gilles Pagès, directeur de recherche à l’Inserm et chef d’équipe au sein de l’Institut cancer et vieillissement (Ircan) de Nice, en compagnie d’autres chercheurs.
Quinze années de recherches
Quand il a commencé à travailler sur le sujet il y a 15 ans, il rappelle que l’espérance de vie était alors de 3 mois en moyenne : « Petit à petit, on a réussi à atteindre une moyenne de trois ans. On a gagné des années et de la qualité de vie ». Et ce, grâce à l’arrivée de nombreux nouveaux traitements.
Cette molécule, associée à d’autres traitements déjà disponibles, est susceptible d’allonger la vie des patients. À 20Minutes, il résume : « Notre traitement, combiné à ceux qui existent déjà, permettra, on l’espère, de faire de cette maladie, une maladie curable. Mais rien que de pouvoir en faire une maladie chronique et permettre à des patients de vivre, c’est une immense fierté ».
De plus, cette molécule « est aussi efficace pour les modèles de tumeurs insensibles à l’immunothérapie », ajoute le spécialiste qui a reçu le vendredi 6 mai dernier le prix du fonds Amgen France pour la Science et l’Humain.
Un premier test clinique en 2023
Ainsi, à quand la disponibilité d’un traitement contre le cancer métastasique ? Il faut se montrer patient. Le Dr Pagès indique : « On en est actuellement aux phases de toxicologies réglementaires, ce qui sera finalisé d’ici fin 2022, voire début 2023. Ensuite, on doit soumettre le traitement aux autorités de santé de l’agence européenne des médicaments, avec un premier essai clinique courant 2023 ».
Pour gagner du temps, une start-up a été fondée en avril 2021, laquelle « a récolté tous les prix et financements possibles de l’académie et qui est même lauréate de l’i-Lab ».
Au-delà du seul cancer du rein, ses travaux pourraient aussi favoriser l’émergence de solutions pour les patients atteints d’autres cancers, comme « le mélanome uvéal » ou « les cancers de la sphère ORL ».
👏Fier d'avoir remis ajd au @Lacassagne_Nice le Prix du Fonds @AmgenFrance pour la Science et l'Humain au Dr @PagsGilles1 @Inserm @ircaninstitute pour son projet Optimiser le Traitement d'un Cancer du Rein
En présence notamment de #NathalieVaroqueaux @AmgenFrance #PrPaulHofman pic.twitter.com/PpefE57UL2— BARRANGER Emmanuel (@Emm_BARRANGER) May 6, 2022