Vaccins anti-Ebola : Un essai clinique étendu au Liberia d’ici quelques semaines
Les Etats-Unis, en collaboration avec le gouvernement libérien, vont commencer prochainement un essai clinique étendu, dit de phase 2 et 3, au Liberia pour déterminer l’efficacité de deux traitements expérimentaux prometteurs contre Ebola, ont annoncé jeudi les autorités sanitaires américaines.
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Quelques semaines après, elles prévoient aussi de mener un autre essai clinique dans ce même pays et aux Etats-Unis avec le Zmapp, un antiviral de la firme biomédicale Mapp Biopharmaceutical déjà administré à une poignée de malades infectés par Ebola.
Les deux vaccins candidats ont déjà été testés avec succès aux Etats-Unis sur un petit groupe de volontaires lors d’essais cliniques de phase 1, qui ont prouvé qu’ils étaient sûrs et capables de provoquer une réponse immunitaire.
Il s’agit du vaccin ChAd3, co-développé par l’Institut américain des Allergies et des maladies infectieuses (NIAID) et le laboratoire britannique GlaxoSmithKline (GSK). Le second vaccin, le rVSV, a été mis au point par l’agence de santé publique du Canada, mais la licence de commercialisation est détenue par la société américaine NewLink Genetics, qui a conclu un partenariat avec le laboratoire américain Merck.
« Ces deux vaccins se sont montrés prometteurs chez l’animal et dans les essais cliniques avec des humains », a dit le Dr Anthony Fauci, le directeur du NIAID lors d’une conférence de presse téléphonique.
« La prochaine étape est de déterminer l’efficacité de ces deux vaccins et de confirmer leur innocuité », a-t-il ajouté, précisant que cet essai clinique, qui doit encore obtenir le feu vert de l’agence des médicaments américaine, devrait débuter d’ici deux semaines.
Un essai clinique de phase 1de 150 volontaires
Les volontaires seront choisis principalement dans les populations les plus à risque, comme les personnels médicaux et ceux travaillant dans les services funéraires. Concernant le Zmapp, le Dr Robin Robinson, directeur de l’Autorité américaine de développement et de recherche biomédicale avancée (ASPR), a précisé lors de cette même téléconférence que l’essai clinique de phase 1 enrôlerait de 100 à 150 volontaires.
« Si l’efficacité du Zmapp est démontrée, le laboratoire pourra produire plusieurs milliers de doses d’ici la fin de l’année », a-t-il estimé. Le vaccin ChAd3 du NIAID et de GSK a aussi été testé en phase 1 avec 60 volontaires au Royaume-Uni et devait aussi faire l’objet d’un essai clinique à Lausanne (Suisse) pour le compte de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
GSK estimait l’an dernier qu’il pourrait avoir 24.000 doses de son vaccin prêtes pour les essais d’efficacité de phase 2 et 3 d’ici janvier. La souche du virus Ebola, responsable de l’épidémie actuelle en Afrique de l’Ouest, a connu et connaît encore des mutations qui pourraient réduire l’efficacité de ces vaccins et antiviraux expérimentaux.
L’actuelle épidémie d’Ebola est d’une ampleur sans précédent. Elle a commencé début 2014 et fait quelque 8.600 morts sur 22.000 cas recensés, surtout au Liberia, en Sierre Leone et en Guinée, selon un bilan de l’OMS arrêté au 17 janvier.