La plupart des antidépresseurs seraient inefficaces auprès des enfants et des adolescents, pire encore ils pourraient être dangereux chez ceux qui souffrent de dépression profonde.
Selon une étude de grande ampleur, menée par un groupe de chercheurs international et publiée dans la revue médicale britannique “The Lancet” il y a quelques jours, prescrire des antidépresseurs à des jeunes serait au mieux inefficace, au pire dangereux.
Les antidépresseurs ne soulagent pas les dépressions des jeunes
La majeure partie des médicaments antidépresseurs sont inefficaces auprès des enfants et des adolescents souffrant de dépression. Voici le constat d’une étude qui porte sur 34 essais cliniques ayant rassemblés 5260 participants étant âgés de moins de 18 ans.
Selon l’analyse des résultats de tous ces essais, seule la fluoxétine (Sarafem, Prozac) aurait des effets positifs sur les jeunes déprimés. Les autres ne seraient pas plus efficaces qu’un traitement placebo. Parmi les 14 antidépresseurs analysés, le moins efficace est le nortriptyline.
Certains antidépresseurs seraient même dangereux, trois d’entre eux ont entraîné des arrêts de traitements. La venlafaxine est particulièrement mal tolérée par les jeunes patients, elle provoquerait des pensées suicidaires et serait associée à un risque accru de tentatives de suicide. “Nous recommandons une surveillance étroite des enfants et des adolescents sous antidépresseurs, quels qu’ils soient, particulièrement au début du traitement“, indiquait le Pr Peng Xie, de l’université médicale de Chongqing en Chine et co-auteur de la méta-analyse.
8% d’adolescents souffrent de dépression
La dépression touche une part non négligeable d’enfants et d’adolescents. Ainsi, 3% des enfants âgés de 6 à 12 ans et 8% des 13-18 ans souffrent de troubles dépressifs importants. Un chiffre qui ne reflète pas forcément la réalité, la dépression étant parfois difficile à diagnostiquer chez les enfants et adolescents.
En France, la psychothérapie reste le traitement le plus recommandé par la Haute Autorité de Santé (HAS). La médication ne doit être qu’un complément qui n’est prescrite qu’après plusieurs semaines de prise en charge.