Gestes répétitifs, mauvaises postures... L'arthrose au travail peut se transformer en calvaire.
Injustement considérée comme une maladie ne touchant que les personnes âgées, l’arthrose s’attaque donc aussi à toute une frange de la population qui est encore active. ce qui n’est pas sans poser un problème de santé publique, problématique s’accompagnant de potentiels drames personnels.
Une fois que les douleurs liées à l’arthrose, la gêne fonctionnelle et le manque de de capacité de mouvement de l’articulation deviennent invalidantes, que faire ?
Comment améliorer (état arthrose / postures) au travail
Quand la maladie n’en est qu’à ses débuts, que son évolution est lente, il existe des solutions pour rendre la vie au travail plus supportable.
Des postures à adopter
Quelques exemples : en position assise et dans un travail de bureau, il convient de garder de la tonicité à la base du corps en plaçant un coussin entre le dossier et les lombaires pour restaurer une assise légère depuis les os constituant le bassin, et la répartir jusqu’aux pieds.
Pour s’assoir, ce n’est jamais de face. Le pied qui se trouve sous la chaise initie le mouvement, pas les genoux. Il faut donc s’assoir un peu de biais, sans se laisser tomber sur la chaise.
Et pour les escaliers, en cas d’arthrose du genou, placez-vous de profil ou sur la pointe du pied qui descend en premier afin de réduire la flexion du genou malade.
En ce qui concerne le travail sur ordinateur, et les douleurs cervicales, quelques gestes sont aussi à adopter. Ainsi, les avant-bras doivent reposer sur un support ferme, pas dans le vide pour ne pas forcer le corps à supporter leur poids. L’écran, de diagonale 17 ou 19 pouces, devra se situer de 45 à 65 cm devant les yeux. Sa limite supérieure sera au niveau des yeux pour éviter la compensation en levant ou baissant trop la tête.
Quant au clavier, il sera placé à environ 30 cm du tronc, pour que les avant-bras se reposent, tout comme les épaules. Enfin, la souris doit pouvoir être maniée sans avoir à lever l’épaule. Son pointeur doit être paramétré de sorte à ce que tout l’écran soit couvert par la seule mobilisation du poignet, pas de l’avant-bras.
Un accessoire utile parmi d’autres
Pourquoi ne pas demander à votre employeur un siège ergonomique ? Il en existe de nombreux modèles, ne pas hésiter à en parler à son médecin ou son rhumatologue. Des repose-pieds, ou des bras articulés permettant à l’écran d’être ajusté peuvent aussi être d’un bon secours.
Les lignes précédentes ne se bornent, et encore de manière succincte, à un environnement de bureau. Le monde du travail est vaste, et il ne faut surtout pas rester démuni, dans quelque secteur que ce soit, face à des douleurs.
Le statut de travailleur handicapé
Sans aide, sans adaptation, la situation peut à terme se transformer en enfer. Mais, si la démarche n’est pas évidente de prime abord pour tous les patients concernés, la demande du statut de travailleur handicapé pourra constituer un début de solution. La reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH) permet de bénéficier d’avantages, qu’il s’agisse de trouver un emploi ou de le conserver.
La loi du 11 février 2005 stipule qu’“Est considérée comme travailleur handicapé toute personne dont les possibilités d’obtenir ou de conserver un emploi sont effectivement réduites par la suite de l’altération d’une ou plusieurs fonctions physique, sensorielle, mentale ou psychique”.
Il s’agit faire reconnaître son aptitude à l’emploi, tout en tenant compte des particularités liées à son handicap. Pour acquérir ce statut, il faut retirer un dossier auprès de la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH). Ensuite, un rendez-vous sera fixé avec un médecin de la MDPH, et le professionnel de santé donnera son avis.
Nécessaire, indispensable pour tout travailleur souffrant entre autres d’arthrose, ce statut doit aboutir à un aménagement de poste, une prime de reclassement et des formations spécifiques à une éventuelle nouvelle activité professionnelle.