Zéro alcool au volant : L’appel de “40 millions d’automobilistes” pour un taux d’alcoolémie à zéro
Sous son intitulé “Je suis un héros, je roule à zéro”, la campagne, qui vient d’être lancée par l’association 40 millions d’automobilistes, a vocation à sensibiliser davantage les automobilistes. Si une tolérance actuelle à 0,5 gramme d’alcool par litre de sang est accordée aujourd’hui aux conducteurs, l’association clame la tolérance zéro pour réduire la mortalité routière.
Un taux à zéro, le vrai coup de frein à la mortalité routière ?
Si l’association a mis en place une campagne prônant des règles très strictes en matières d’alcoolémie, ce n’est pas dans un esprit de sanction, mais plutôt de prévention. Estimant que le risque au volant est le même pour les jeunes et les moins jeunes, l’association souligne l’incohérence de la mesure actuelle, visant à distinguer le taux en fonction de l’âge.
Vu de l’extérieur, 63% des conducteurs approuvent la baisse du taux légal tandis qu’il a été rappelé que 80% des accidents mortels, liés à l’alcool, résultaient d’un taux de 1,2 gramme au moins.
Rappelons qu’en 2014, les accidents liés à l’alcool se sont traduits par près de 1 000 décès et plus de 8 000 blessures suffisamment graves pour briser tout avenir aux conducteurs concernés, ainsi qu’à des familles. D’ailleurs, l’Observatoire National Interministériel de la Sécurité Routière signale que l’alcool, avec 29% des décès, représente la première cause d’accident mortel sur la route.
Pour autant, la tolérance zéro ne peut se traduit par une simple réduction du seuil, mais doit aussi s’accompagner d’un renforcement des contrôles et d’une prise en charge des récidivistes.
En Europe, la situation varie suivant les pays. On distingue notamment ceux qui appliquent une tolérance zéro, comme la République Tchèque, la Roumanie, la Bulgarie, alors que d’autres appliquent un taux précis, de 0,2 gramme (Finlande, Pologne…) à 0,8 gramme (Angleterre). Pourtant, le nombre d’accidents enregistrés ne reflète pas toujours cette politique : tandis que l’Angleterre, parmi les pays les plus laxistes, affiche un taux de mortalité extrêmement bas, les législations roumaines et bulgares, plus strictes, enregistre un taux bien plus élevé.