Brésil : des moustiques transgéniques pour combattre Zika
Une ville du Brésil va expérimenter une nouvelle solution pour lutter contre le Zika, des moustiques transformés génétiquement pour transmettre une maladie mortelle aux autres moustiques.
Les autorités sanitaires et les scientifiques travaillent d’arrache-pied pour trouver une parade à la prolifération des moustiques vecteurs de Zika et d’autres maladies tropicales telles que la Dengue ou le Chikungunya. Dans la ville de Piracicaba, au Brésil, une société britannique est en train de produire des moustiques génétiquement modifiés pour venir à bout de ces insectes pouvant causer des graves malformations congénitales notamment, chez les nourrissons.
Zika : des moustiques pour exterminer d’autres moustiques
A Piracicaba, une ville proche de Sao Paulo au Brésil, 60 millions de larves de moustiques mâles sont produites chaque semaine par Oxitec, une société britannique. Le but est ensuite de lâcher ses moustiques transgéniques mâles dans la nature une fois adultes. Ceux-ci vont alors copuler avec les moustiques femelles et les contaminer avec une maladie sexuellement transmissible (MST).
Le moustique issu des accouplements va alors rapidement mourir, avant que celui-ci n’ait le temps de se reproduire. Les mâles modifiés génétiquement sont, eux, programmés pour mourir rapidement après les accouplements. Cette méthode avait été testée entre 2011 et 2014 aux îles Caïman, dans le nord-est du Brésil, ainsi qu’au Panama. Ces expériences avaient été jugées concluantes puisque la population de moustiques « Aedes aegypti » aurait à chaque fois baissée de 90%.
Une méthode critiquée par des ONG
Certaines ONG s’inquiètent cependant à l’idée de ce projet. « Il n’existe aucun test de toxicité prouvant qu’être piqué ou qu’avaler un moustique génétiquement modifié ne présente pas de danger pour l’être humain ou les animaux », indiquait ainsi dans un communiqué, l’ONG GeneWatch. Hadyn Parry, le PDG d’Oxitec, se défend en affirmant que la vaporisation d’insecticide est bien plus néfaste pour l’environnement. « On nous met dans le même sac que les plantes OGM, alors que cela n’a rien à voir. Une plante est modifiée pour lui donner un avantage et peut le transmettre à d’autres. Notre moustique, lui, est doté d’un gros désavantage qui accélère sa disparition » déclarait-il.
Des lâchers de 10 millions de moustiques transgéniques par semaine devraient être organisés dans l’agglomération de Piracicaba pour commencer.