Cette aversion pour certains sons concernerait plus de monde que ce que l’on pensait jusqu’ici, d'après une récente étude britannique.
Un ronflement, une craie sur un tableau noir, des pneus qui crissent… Certains sons, bruits, peuvent être insupportables pour certains adultes.
La misophonie, qui se traduit par des émotions négatives comme l’anxiété ou la colère quand certains sons se font entendre, toucherait 18% des adultes si l’on en croit les résultats d’une étude britannique publiée dans la revue PLOS.
Un trouble plus répandu qu’on le pense
Une enquête auprès de 768 personnes vivant au Royaume-Uni a été menée, des personnes âgées de 46,4 ans en moyenne. Avant le début de celle-ci, seules 13,6% connaissaient le terme et 2,3% se disaient souffrir de ce trouble neuropsychique.
Les participants devaient répondre à un questionnaire relatif à des sons et à la réaction émotionnelle induite, laquelle devait être évaluée sur une échelle de 10 points. Les personnes interrogées devaient également exprimer la façon dont ces sons pouvaient affecter leur vie, leur perception d’elles-mêmes, leurs relations personnelles et professionnelles.
18% de personnes touchées
La biostatisticienne Silia Vitoratou et son équipe, au Kings’ College de Londres, ont ainsi découvert que 18% des participants présentaient des symptômes importants de ce trouble. En entendant certains bruits et ne pouvant s’en couper, ces personnes indiquer se sentir comme au piège, et éprouver une culpabilité.
La spécialiste résume :
Il est important que notre étude ait révélé qu’une personne sur cinq au Royaume-Uni subit des réactions importantes de misophonie, mais seule une petite partie était au courant du terme. Cela signifie que la plupart des personnes atteintes de misophonie n’ont pas de terme pour décrire ce qu’elles vivent. Notre équipe travaille dur pour (…) fournir aux cliniciens les outils dont ils ont besoin pour la comprendre et l’évaluer avec efficacité.
La misophonie, pas un simple agacement
Jane Gregory, chercheuse en psychologie et co-autrice, ajoute pour sa part :
Cela peut être un tel soulagement de découvrir que vous n’êtes pas seul, que d’autres personnes réagissent aussi aux sons de cette façon, de découvrir qu’il y a un mot pour ce que vous vivez.
Une autre étude, britannique également, a récemment conclu au fait qu’une exposition au bruit est susceptible de provoquer de l’hypertension artérielle. Le professeur Kazem Rahimi de l’Université d’Oxford a pu démontrer que le risque d’hypertension artérielle était en hausse de 13% quand le niveau sonore passait de celui d’un restaurant calme à celui d’un aspirateur.