Charlie Hebdo: chirurgiens et urgentistes cessent leur grève dans les cliniques pour être « disponibles »
Après l’attentat meurtrier contre la rédaction de Charlie Hebdo, le syndicat de chirurgiens Le Bloc puis celui des urgentistes de l’hospitalisation privée ont décidé mercredi de suspendre leur mouvement de grève débutée lundi, pour être « disponibles » en cas d’urgences dans le cadre du plan Vigipirate.
« Nous avons décidé d’arrêter le mouvement devant les attentats, on ne voudrait pas poser problème dans les services d’urgences puisqu’actuellement, avec le plan Vigipirate, on doit être disponibles », a annoncé à l’AFP Jean Marty, porte-parole du Bloc.
« Devant (…) la menace sanitaire potentielle, le syndicat Le Bloc appelle tous les chirurgiens et anesthésistes libéraux à suspendre le mouvement d’arrêt d’activité et à être immédiatement disponibles », a précisé le syndicat dans un communiqué.
« Les praticiens ont été prévenus par SMS de cette décision »
Dans la soirée, le Syndicat national des urgentistes de l’hospitalisation privée (SNUHP) a également appelé à « interrompre le mouvement de grève en cours » et demandé « à tous les urgentistes libéraux en exercice dans les cliniques de reprendre normalement leur activité ».
« Le débordement des services d’urgences publiques en France d’une part et le climat d’angoisse généré par l’attentat perpétré contre le journal Charlie Hebdo d’autre part, appellent à la solidarité nationale pour ne pas générer un stress supplémentaire à la population française », précise le communiqué du syndicat. Plus tôt dans la journée, le Premier ministre Manuel Valls avait décidé de relever le plan Vigipirate au niveau « alerte attentat », le niveau le plus élevé, sur « l’ensemble de la région Ile-de-France », à la suite de la fusillade contre Charlie Hebdo.
Le Bloc avait appelé les chirurgiens du privé à faire grève à partir du 5 janvier, pour protester contre le projet de loi santé de la ministre Marisol Touraine, qui cristallise les tensions dans le monde médical depuis plusieurs semaines. Selon le syndicat, plus de 6.500 praticiens étaient toujours en grève mercredi, sur un total de 42.000 dans les établissements privés.
L’arrêt d’activité de certains établissements privés a eu de « fortes répercussions » dans certains services d’urgences des hôpitaux « débordés », dans la « périphérie parisienne » notamment, avait assuré mercredi à l’AFP le président du Bloc Philippe Cuq.
Les représentants du Bloc doivent rencontrer la ministre de la Santé vendredi.