Covid : une étude évoque l’efficacité de la vaccination “réactive”
De nouvelles stratégies de promotion de la vaccination auprès des populations hésitantes sont à l'étude, et celle-ci a déjà fait ses preuves.
Même si une large majorité de la population est vaccinée en France, le virus du Covid-19 circule toujours activement. Alors que des restrictions sanitaires sont levées, la crainte de l’émergence de nouveaux variants incite les chercheurs à étudier de nouvelles stratégies de promotion de la vaccination chez les personnes qui hésitent encore.
Dans ce contexte, des scientifiques de l’Inserm et de Sorbonne Université à l’Institut Pierre Louis d’Epidémiologie et de Santé Publique révèle que la stratégie de vaccination appelée “réactive” est susceptible d’être bénéfique.
C’est quoi, la vaccination “réactive” ?
Cette stratégie, indique le communiqué de presse de d’lnserm, consiste à proposer la vaccination à l’ensemble de l’entourage des cas dans le foyer et le lieu de travail, ou de scolarité. Une tactique que l’on connait déjà, car c’est celle employée par exemple pour endiguer les vagues de méningites.
Exemple de modèle : dans un contexte où la couverture vaccinale est de 45 % et où la circulation virale est élevée, la réduction du nombre de cas sur 2 mois passe de 10 à 16 %, si l’on compare un programme de vaccination de masse avec un programme où la vaccination réactive est mise en place en même temps que la vaccination de masse.
Ces résultats suggèrent que “cette stratégie est surtout efficace lorsque la couverture vaccinale est faible et lorsqu’elle est couplée à des mesures robustes de traçage des cas-contacts”, indiquent les chercheurs.
Et dans le cas d’une couverture vaccinale élevée ?
En France, la couverture vaccinale n’est pas de 45% comme dans le modèle, mais de 79% (pour deux doses). Cette stratégie serait donc moins pertinente en raison du nombre important de personnes vaccinées dans l’entourage ? Oui, mais elle conserve l’atout de toucher des personnes non encore vaccinées en les convaincant de son utilité. Car se savoir exposé tend à élever la perception du risque encouru, et donc à mieux accepter la vaccination.
Chiara Poletto, chercheuse Inserm et dernière auteure de l’étude, indique encore qu’“Il s’agit d’un outil qui pourra aussi être réutilisé et adapté en France dans le cas où un autre variant émergerait et où il faudrait tester l’efficacité d’une stratégie réactive pour administrer d’éventuelles doses de rappel. Cette modélisation peut aussi intéresser d’autres pays aux caractéristiques sociodémographiques similaires à la France, dans lesquels la couverture vaccinale est plus faible”.