Découverte de nouveaux foyers de grippe aviaire dans le Sud-Ouest
Peu de temps après les derniers cas de H5N8 qui avaient été décelés durant l'hiver 2015, et malgré les mesures de biosécurité mises en place, plusieurs élevages de volailles du Sud-Ouest sont à nouveau touchés par le virus de l’« influenza » aviaire.
C’est une bien mauvaise nouvelle pour les producteurs de foie-gras, dindes et autres chapons en cette veille de fête de Noël. En effet, suite à la découverte de plusieurs nouveaux foyers de contamination du virus H5N8 dans des élevages du Sud-Ouest, la France ne pourra pas récupérer son statut indemne d’influenza aviaire ce qui l’empêche d’exporter ses produits en dehors de l’Europe. C’est un autre coup dur pour les éleveurs français sachant que l’Asie et notamment le Japon représente un marché considérable pour ces produits en cette période.
La propagation du virus H5N8 dans le Sud-Ouest
Alors que l’alerte avait été donnée le 27 novembre dernier concernant un cas d’infection par le virus sur des canards sauvages dans le Nord-Pas-De-Calais, ce sont aujourd’hui cinq départements du Sud-Ouest qui se retrouvent dans l’obligation de se séparer de nombreux animaux touchés par le virus. En effet, jeudi 1er novembre un nouvel élevage a été confirmé positif au virus de l’«influenza» dans la commune tarnaise d’Amayrac. Ces canards venaient d’être livrés de l’élevage de Monbahus dans le Lot et Garonne. Nous apprenions plus tard dans la journée l’apparition de nouveaux cas dans le Gers, les Hautes-Pyrénées et les Pyrénées Atlantiques.
Les mesures de sécurité prévues par la réglementation européenne ont été mises en place dans le département du Tarn, à savoir : la mise en place d’une zone de protection de trois kilomètres, l’interdiction de déplacer de volailles, la visite systématique de tous les élevages, et l’organisation de visites de surveillance aléatoires dans un rayon de dix kilomètres autour de l’élevage concerné. Par ailleurs, la totalité des élevages concernés ont évidemment été éliminé représentant une perte importante pour les producteurs.
Un virus particulièrement agressif mais inoffensif pour l’homme
Cette souche de H5N8 semble particulièrement foudroyante tuant les animaux infectés dans un délai de 72 heures. C’est le constat du président de la Chambre d’agriculture du Lot-et-Garonne qui s’indigne : « Les animaux meurent à vitesse grand V » rappelant que «les agriculteurs du département ont tout fait, ils se sont mis aux normes, ils ont respecté toutes les consignes possibles et imaginables de biosécurité. Tout ça pour rien».
Pas d’inquiétude cependant pour les fêtes, le virus ne se transmet pas à l’homme car il disparaît à la cuisson ou lors de la préparation du foie-gras. Cependant, Vincent Enouf, responsable adjoint du Centre national de référence de la grippe à l’Institut Pasteur, se veut prudent et précise : «il n’y a aujourd’hui, aucun cas détecté d’humain infecté par le H5N8. Mais ce virus est potentiellement dangereux, il peut muter».