Des scientifiques sont parvenus à redonner vie à des yeux

Photo d'illustration. Un visage féminin. Pixabay
Des rétines prélevées sur des donneurs d'organes ont été "ramenées à la vie" cinq heures après le décès.
Le 11 mai dernier, la revue Nature relayait la prouesse de chercheurs américains, aidés d’autres spécialistes suisses. Ces scientifiques du John A. Moran Eye Center de l’Université de l’Utah ont ni plus ni moins réussi à raviver les cellules neuronales photosensibles dans les rétines de donneurs d’organes, cinq heures après la mort.
Cette réussite ouvre la voie à de nouvelles recherches sur l’oeil, le système nerveux et donc permet un espoir lié à certaines maladies neuro-dégénératives, dont la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA).
Des cellules mourant rapidement
Mais aussi, elle indique plus précisément la durée de vie de certaines organes en attente d’être greffés chez un receveur. Au décès, les tissus du système nerveux central et d’organes qui sont liés ne restent pas viables longtemps car, nous rappelle Trust My Science ,”des milliards de neurones du système nerveux central transmettent des informations sensorielles sous forme de signaux électriques”.
Ainsi dans l’œil, des neurones sont dédiés à la détection de lumière, ce sont les photorécepteurs et la durée pendant laquelle elles fonctionnent encore après la mort est courte. Ainsi, les chercheurs se sont servis de la rétine comme modèle du système nerveux central. Moins de 20 minutes après la mort, 40 yeux prélevés sur des donneurs d’organes ont pu être fournis aux chercheurs.
Pourquoi s’agit-il d’une prouesse ?
D’abord, ils ont démontré la chute brutale de la signalisation neuronale et relevé les critères nécessaires à la réanimation des cellules oculaires in vivo chez la souris, après la mort, et au niveau de la rétinien humain.
Et des réponses induites par la lumière dans les photorécepteurs maculaires humains qui avaient été prélevés chez les donneurs ont pu être mesurées jusqu’à 5h après leur décès. “Dans les yeux obtenus jusqu’à cinq heures après la mort d’un donneur d’organes, ces cellules ont répondu à une lumière vive, à des lumières colorées et même à des éclairs de lumière très faibles”, a précisé Fatima Abbas, principale autrice de l’étude.
Attention cependant, ce succès ne signifie pas encore pour autant que les yeux du donneur pourraient voir. Car des centres visuels supérieurs situés dans le cerveau doivent exister pour raviver le processus complet de la capacité à voir.