Des troubles de l’érection peuvent être un signe d’insuffisance cardiaque
Le Centre d’exploration et traitements de l’impuissance alerte sur les risques de maladies cardiovasculaires chez les patients présentant des dysfonctions érectiles.
En préambule, rappelons ce qu’est un trouble de l’érection, ou dysfonction érectile : il s’agit de l’incapacité à obtenir ou à maintenir une érection suffisante pour avoir une relation sexuelle satisfaisante. Contrairement à la panne sexuelle, le trouble n’est pas ponctuel.
Si de nombreuses causes peuvent expliquer sa survenue, comme l’obésité ou des troubles liés aux hormones, l’anxiété ou la dépression, une atteinte artérielle pourrait aussi l’expliquer.
Trouble de l’érection : Une insuffisance cardiaque ?
Ainsi, mercredi 11 janvier, le Centre d’exploration et traitements de l’impuissance (CETI) a présenté une étude à l’Académie nationale de chirurgie. Elle suggère que la dysfonction érectile pourrait être un facteur de prédiction d’accidents cardiaques graves comme l’infarctus du myocarde.
Ils ont, pour parvenir à cette conclusion, suivi 20 patients de 41 à 68 ans, présentant des troubles de l’érection d’origine vasculaire, mais sans signe de trouble cardiaque. Ils ont tous subi un examen par coroscanner.
Quels résultats ?
L’immense majorité des patients, 90%, présentaient en parallèle des artères coronaires abîmées. Et en cas d’obstruction par un caillot, l’infarctus peut survenir.
« Dans 19 cas sur 20, il y avait déjà une atteinte artérielle avec des sujets jeunes, de 40 à 50 ans, et d’autant plus sévère qu’ils étaient jeunes », a indiqué le chirurgien Ronald Virag à France Inter.
Trois des patients opérés
Comment expliquer ce lien potentiel ? D’après la Fédération française de cardiologie, « les artères du pénis et celles du cœur ont un fonctionnement identique. L’érection est un mécanisme vasculaire mettant en jeu la vasodilatation, qui en cas de trouble se fait mal, pouvant signaler une anomalie vasculaire ».
Cependant, le CETI se veut rassurant. En effet, les dysfonctionnements érectiles peuvent prévenir les infarctus de myocarde et ainsi éviter des décès. La Fédération de cardiologie ajoute qu’il « a été démontré que la perte d’érection précède fréquemment de 3 à 5 ans la survenue d’un accident cardiovasculaire aigu ».
Le Pr. Virag conclut: « Cette étude confirme de façon écrasante le facteur prédictif de lésions coronaires patentes et latentes des dysfonctionnements érectiles d’origine artérielle quelle que soit leur sévérité. Leur dépistage précoce permet de faire espérer, dans l’avenir, la diminution de morts subites ou d’infarctus myocardiques sévères inauguraux ».