Diesel : la pollution aux particules fines affecterait le fœtus
Une étude récente de l’Inra vient de démontrer que la pollution des gaz d’échappement émanant des moteurs diésel serait néfaste sur le fœtus et ce sur deux générations.
Les particules fines qui sont rejetées dans les gaz d’échappement provoquent de nombreuses affections telles que des problèmes respiratoires, cardiovasculaires ou encore des cancers. Des chercheurs de l’Inra (Institut national de la recherche agronomique) se sont intéressés aux effets de cette pollution sur les fœtus et se sont rendu compte que les nanoparticules de diesel, plus particulièrement, entraineraient des problèmes de développement chez les bébés dont les mamans ont été exposées alors qu’elles étaient enceintes.
La santé des fœtus affectée par la pollution aux particules fines
Durant leur étude, des scientifiques de l’Inra se sont en effet aperçu que des particules fines de diesel auraient atteint le placenta et même passé dans le sang du fœtus lorsque la mère avait été exposée chroniquement à ce type de pollution. Et ce, même si la voiture est muni d’un filtre homologué au niveau européen. Cette pollution à des conséquences néfastes sur le développement et le métabolisme du fœtus sur deux générations ont observé les chercheurs.
Afin de mener à bien leur étude, les chercheurs ont utilisé des lapines gestantes, leur placenta se rapprochant de celui des humains. Ces femelles ont été soumises à un air pollué 5 jours par semaine, 2 heures par jour et ce du 3ème au 27ème jour de gestation. « Cela correspond à l’exposition journalière d’une femme habitant près d’une grande artère et soumise matin et soir aux gaz d’échappement lors d’un pic de pollution » explique la directrice de recherche à l’Inra, Pascale Chavatte-Palmer. A la moitié de la gestation, les chercheurs ont pu observer chez le fœtus une diminution du tour de taille ainsi que de la tête, des retards de croissance ainsi qu’une baisse de l’apport sanguin au placenta.
Des effets sur deux générations
A l’aide d’un microscope électronique, les scientifiques ont confirmé la présence de nanoparticules émanant de gaz d’échappement de moteur diesel dans le sang du fœtus et le placenta.
Encore plus préoccupant, l’équipe scientifique a pu observer les mêmes effets néfastes lorsque des lapines issues d’une portée d’une mère exposée à la pollution se sont accouplées avec des mâles non exposés. Bien que les petits aient eu une croissance normale, les chercheurs ont tout de même pointé « des anomalies dans les échanges de lipides entre la mère et le fœtus, montrant l’effet de l’exposition à la pollution à la 2e génération ».