Implants vaginaux : enquête ouverte pour tromperie et blessures involontaires
Une quarantaine de femmes décrivent une impression de “déchirement de l’intérieur” suite à la pose de ces dispositifs.
Le parquet de Paris indique qu’une enquête préliminaire est ouverte depuis le 20 avril 2021 pour “tromperie aggravée et blessures involontaires”, et confiée à l’Office de lutte contre les atteintes à la santé publique (OCLAESP).
La quarantaine de femmes à l’origine de cette enquête sont âgées de 40 à 80 ans, et elle ont signé deux plaintes contre X, en 2020 puis 2021, pour des faits couvrant la période 1995-2019.
Qu’est-ce qu’un implant vaginal ?
Pour rappel, il s’agit de dispositifs médicaux qui se présentent sous la forme de bandelettes sous-urétrales et les prothèses de renfort pelvien. Posés par voie vaginale ou abdominale, les implants vaginaux ont pour mission de traiter respectivement l’incontinence urinaire et le prolapsus.
D’après l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), environ 50 000 de ces dispositifs sont commercialisés chaque année en France, la majorité dédiée à l’incontinence urinaire.
Un “déchirement de l’intérieur”
Que reprochent ces femmes aux laboratoires ? De vendre ces implants en ayant en toute connaissance de cause minimisé voire dissimulé les risques qu’ils représentaient. Des difficultés, voire l’impossibilité de les retirer une fois posés ont été évoquées.
Une sensation de “déchirement de l’intérieur” est largement partagée par ces patientes, et toutes estiment que les implants vaginaux ontfait l’objet d’une validation dans notre pays malgré des études cliniques insuffisantes. En effet, seul une certification européenne (CE) était requise, et non une autorisation de mise sur le marché.
Une utilisation partiellement suspendue en France
En février 2019, un arrêté ministériel venait suspendre l’utilisation des implants posés par voie vaginale et visant à traiter un prolapsus. A contrario, les dispositifs posés par voie abdominale et les bandelettes sous-urétrales sont toujours autorisés et commercialisés.
Aux États-Unis, ceux par voie vaginale ont été classées comme étant “à haut risque” en 2016, avant de se voir interdire en 2019.