La dyslexie aurait été un atout pour la survie de l’espèce humaine
Cette découverte invite à un nouveau regard sur ce trouble.
Pour l’Organisation mondiale de la santé, la dyslexie« est un trouble spécifique de la lecture. Il s’agit aussi d’un trouble persistant de l’acquisition du langage écrit montrant de grandes difficultés de dans l’acquisition et dans l’automatisation des mécanismes nécessaires à la maîtrise de l’écrit (lecture, écriture, orthographe…) ».
Il touche environ 10% des enfants.
Exploration vs. Exploitation
C’est Slate qui a repéré cette étude parue dans Frontiers of Psychology. Les chercheurs de l’Université de Cambridge estiment que les individus qui rencontrent plus d’obstacles à l’interprétation rapide des mots écrits sont davantage susceptibles d’explorer leur environnement pour pallier le manque. De fait, ils sont plus à même « de prendre des décisions hors des sentiers battus bien plus rapidement », relaie le site.
Adaptation et exploration sont ainsi des capacités renforcées, et les auteurs expliquent pourquoi l’être humain est avant tout écartelé entre des concepts appelés exploration et exploitation : « par exemple, si vous mangez toute la nourriture que vous avez, vous risquez de mourir de faim quand il n’y en aura plus. Mais si vous passez tout votre temps à chercher de la nourriture, vous gaspillez de l’énergie que vous n’avez pas besoin de gaspiller ». Un compromis qui serait la base de notre capacité à nous adapter.
Voir la dyslexie sous un autre angle
Ainsi, la survie peut être favorisée par la capacité des dyslexiques à l’adaptation : « Ceci est susceptible de jouer un rôle fondamental dans l’adaptation humaine à des environnements changeants ». De nos jours, si la survie n’est plus directement en jeu, « Cela pourrait également expliquer pourquoi les personnes atteintes de dyslexie semblent graviter vers certaines professions qui nécessitent des capacités liées à l’exploration, telles que les arts, l’architecture, l’ingénierie et l’entrepreneuriat », ajoutent les auteurs.
Dr Helen Taylor, auteure principale de cette étude, pense qu’il nous faut considérer ce trouble différemment : « Les écoles, les instituts universitaires et les lieux de travail ne sont pas conçus pour tirer le meilleur parti de l’apprentissage exploratoire. Mais nous devons de toute urgence commencer à nourrir cette façon de penser pour permettre à l’humanité de continuer à s’adapter et à résoudre les principaux défis ».