La « grosse commission » au travail ? C’est toujours un tabou
L'enquête menée par l'Ifop révèle que 42 % des salariés ont honte d'aller à la selle au travail, et ce n'est pas sans risque pour la santé.
L’enquête* de l’Ifop pour Diogène France, entreprise spécialisée « dans le débarras et nettoyage de l’extrême » est tout ce qu’il y a de plus sérieux. Elle révèle la gêne des salariés à aller à la selle au travail, ce que l’anglicisme « poop-shaming » résume.
Ainsi, « 44% des salariés se retiennent d’aller à la selle sur leur lieu de travail » et cette gêne touche plus de femmes que d’hommes.
Une gêne pour plus d’1 salarié sur 2
Entrons dans les détails des résultats. Ainsi, « 53% des salariés ont déjà ressenti de la gêne en déféquant sur leur lieu de travail », et le phénomène touche principalement les femmes avec des nuances selon l’âge : « Les jeunes femmes semblent être celles qui rencontrent le moins de problème dans ce type de situation : seules 28 % des moins de 30 ans indiquent être incapables de déféquer dans le cadre professionnel alors que la proportion grimpe à 69 % chez leurs aînées âgées de 40 à 49 ans ».
La distinction hommes-femmes se retrouve dans le fait de se retenir puisque 57% des hommes affirment se rendre aux toilettes quand ils en ressentent le besoin, contre 38% des femmes. En revanche, « 36% des hommes mais 50% des femmes se retiennent d’aller à la selle sur leur lieu de travail ». Parmi ces femmes, 15% ne font jamais la grosse commission au bureau.
Quelles sont les raisons principales ? Un tiers des salariés affirme ne pas disposer de toilettes séparées sur leur lieu de travail. D’autre part, 55% des personnes interrogées jugent les sanitaires qu’ils ont à leur disposition, sales. Les salariés usent aussi de diverses techniques de dissimulation comme l’usage d’un spray désodorisant pour 16% d’entre eux ou le fait de craquer une allumette (9%) pour camoufler l’odeur.
Quelles conséquences sur la santé ?
Se retenir de déféquer n’est pas bon pour la santé, et nous savons que vous le savez. Néanmoins, en quoi cela peut être dangereux ? L’Ifop rappelle que « La rétention des selles va de pair avec une forte prévalence de troubles fonctionnels intestinaux qui, très logiquement, affectent plus fortement la gent féminine ». Pourquoi ? Un pet par exemple n’est pas jugé de la même façon qu’il émane d’un homme ou d’une femme…
Ainsi, elles sont plus concernées par la constipation (41% des femmes contre 18% de la gent masculine), les troubles de la digestion (38% contre 22%) et la défécation douloureuse (22% contre 11%).
🚽🏢@IfopOpinion a réalisé pour @DiogeneFrance une enquête sur le « poop-shaming au travail ». pic.twitter.com/l3Ojya4VxN
— Ifop Opinion (@IfopOpinion) May 19, 2022