La pollution atmosphérique affecte les fonctions cognitives
Une étude française révèle d'autres effets d'une pollution que l'on savait déjà délétère pour les poumons et la santé cardiovasculaire.
Le 10 mars dernier, une étude menée par l’Inserm, l’université de Rennes 1 et l’Ecole des hautes études en santé publique révélait que la pollution atmosphérique est en mesure de réduire nos capacités cognitives. En d’autres termes, de favoriser la survenue d’une maladie neurodégénérative de type Alzheimer.
Une large cohorte analysée
Nous le savons depuis un temps déjà, la pollution de l’air extérieur est reconnue comme un facteur environnemental « modifiable » de la démence. À ce propos, l’Inserm rappelle que 40% des cas de démence pourraient être évités ou voir leur survenue retardée en agissant sur ces facteurs.
De fait, les scientifiques ont souhaité évaluer la répercussion de cette pollution liée au trafic routier sur les fonctions cognitives. Pour mener à bien leurs recherches, ils se sont basé sur les données de la cohorte épidémiologique Constances, regroupant 61 000 personnes de 45 ans et plus.
Dans le communiqué de l’Inserm, il est précisé que « Tous ont participé à une série de tests mesurant leurs performances cognitives dans trois grands domaines de la cognition : la mémoire, la fluidité d’expression orale et la capacité à prendre des décisions ».
Puis, « Les chercheurs ont établi un score des performances cognitives pour chacun des tests, en tenant compte du sexe, de l’âge et du niveau d’étude de chaque participant ».
Trois polluants pris en considération
Les données des tests ont été placées vis-à-vis de cartes répercutant l’estimation de la concentration de polluants dans leur domicile. Quels critères ont été choisis ? « Plusieurs variables comme la densité du trafic routier ou encore la proximité du domicile aux routes », précise le communiqué.
Quant aux polluants en question, il s’agissait des « particules fines de diamètre inférieur à 2,5 microns (PM2,5), le dioxyde d’azote (NO2) et le carbone suie ».
Décisions et expression affectées
Quels résultats ? Le croisement révèle que les performances cognitives étaient d’autant plus faibles que l’individu était exposé à une plus forte concentration de polluants : « Pour les participants les plus exposés, les chercheurs ont constaté une différence allant de 1 à près de 5% du score des performances cognitives par rapport aux participants moins exposés ».
En tête des capacités affectées, la fluidité de l’expression orale et la capacité à prendre des décisions.
D’après Santé publique France, la pollution atmosphérique a causé chaque année 40 000 décès entre 2016 et 2019, rappelle Medisite.