Le cannabis thérapeutique commence à être expérimenté en France
Coup d’envoi pour le cannabis thérapeutique en France à travers une expérimentation sur 3000 patients sur une période de deux ans.
L’expérimentation du cannabis thérapeutique vient de débuter en France au CHU de Clermont-Ferrand. Pour l’occasion, le ministre de la Santé avait même fait le déplacement pour assister à « la première prescription » de ce nouveau dispositif médical.
Une première expérimentation du cannabis médical sur le territoire français
Vendredi 26 mars, le Pr Nicolas Authier du CHU de Clermont-Ferrand, président du comité scientifique temporaire sur le cannabis à usage médical, a prescrit pour la première fois en France du cannabis médical. Nathalie Richard, directrice du projet Cannabis médical à l’Agence du médicament ANSM, a d’ailleurs souligné que « le déploiement effectif se fera à partir de lundi » au sein d’établissement hospitaliers où des médecins ont déjà été formés. Au total, 200 centres de références dans 170 hôpitaux sont impliqués par cette première expérimentation de deux ans sur le territoire français.
Afin de profiter de ce traitement médical expérimental, les patients devront déjà être suivis dans un des services de ces centres hospitaliers spécialisés ou bien y être envoyés par leur médecin traitant. La décision finale de prescrire du cannabis thérapeutique reviendra aux médecins des centres de références. Seuls les patients souffrant de certaines formes d’épilepsies, de douleurs neuropathiques, d’effets secondaires liés à la chimiothérapie, de situation de soins palliatifs ou de certaines douleurs de la sclérose en plaques pourront être éligibles. L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) souligne que ces derniers pourront se voir administrer du cannabis médical « en cas de soulagement insuffisant ou d’une mauvaise tolérance » aux traitements déjà existants.
Le cannabis pourra être prescrit sous forme d’huile ou des fleurs séchées. Le premier médicament cité sera administré par voie orale et le deuxième par inhalation grâce à un vaporisateur. Nathalie Richard explique que les fleurs séchées seront mises à dispositions « au mois de juin » le temps de trouver un système de vaporisation adéquate pour les patients. Le cannabis utilisé pour cette expérimentation provient de six entreprises pharmaceutiques ayant noué des liens avec des producteurs étrangers du Canada, d’Israël, du Royaume-Uni et d’Australie.
« L’enjeu (de cette expérimentation) est de voir si le cannabis médical peut être généralisé », expliquait Christelle Ratignier-Carbonneil, directrice de l’ANSM, au début du mois de mars.