La Fédération française d'échecs lance un programme de 3 ans visant à mieux comprendre ses bienfaits.
Le mois dernier, la Fédération française d’échecs (FFE) a lancé un programme de trois ans visant à essayer d’attester de façon scientifique que les professionnels qui œuvrent auprès d’enfants autistes pourraient obtenir des résultats avec ce jeu.
Des résultats positifs pourraient permettre l’inclusion des échecs à la stratégie médicamenteuse.
Des groupes de quatre enfants
Ainsi Franck Droin, à la tête de la commission Santé, social et handicap de la FFE explique au site Handicap.fr : « Nous avons remarqué que jouer aux échecs pour un enfant autiste, dys ou avec des troubles de l’attention avec ou sans hyperactivité peut avoir des effets positifs en termes relationnel, de repérage dans l’espace, de concentration, de sociabilisation car, assez naturellement, ils vont s’ouvrir plus facilement aux autres ». Au Parisien, il précise que « L’objectif est d’avoir une démarche plus rigoureuse et d’obtenir des éléments de preuve », car jusqu’ici « il n’y a que des constats empiriques ».
Pour creuser cette observation, des groupes de quatre enfants de 6 à 12 ans ont été formés dans quatre spécialisés situés en Ile-de-France et en Guyane (16 enfants au total).
Des éducateurs spécifiquement formés
Formés par le maître d’échecs Emmanuel Neiman, leurs éducateurs spécialisés vont enseigner les règles de ce jeu à raison de 30 sessions hebdomadaires d’une heure. Dans le même temps, ces jeunes souffrant d’autisme sévère vont être suivis d’un double point de vue médical et scientifique en vue de confirmer la pertinence de ce qui a été mis en place.
Maurice Bensoussan, président de la Société française de psychiatrie et membre de la commission Santé, social et handicap de la FFE, résume les enjeux de ce programme ambitieux : « Il y a un enjeu de déstigmatisation, au-delà des éléments de preuve recherchés. Nous voulons comprendre comment les échecs font appel aux ressources cognitives, peuvent impacter la santé de personnes lourdement handicapées, rompre leur isolement et favoriser l’inclusion ».