Le Sunburn Art une mode dangereuse du “coup de soleil artistique” en pleine expansion
Si l’été est l’occasion d’exhiber son corps et notamment ses tatouages, la tendance n’est plus aux marques indélébiles mais aux tatouages éphémères. Si les tatouages au henné ont déjà fait de nombreux adeptes et ont fait couler beaucoup d’encre quant à leur potentielle dangerosité pour la santé, la nouvelle tendance risque de faire également beaucoup parler: le Sunburn Art. La mode, venue des États-Unis, est dénoncée par de nombreux dermatologues, mais fait fureur sur les réseaux sociaux.
Le Sunburn Art date de la fin des années 70
Le concept ? : Utiliser de la crème solaire pour dessiner à même la peau, comme un pochoir, puis volontairement prendre des coups de soleil qui révèlent le motif.
le “sunburn art” n’est pas une invention récente: selon le Journal international de médecine, il était à l’origine pratiqué par quelques artistes underground américain dans les années 70. Le phénomène prend aujourd’hui de l’ampleur. Ce qui inquiète de plus en plus les dermatologues.
Le sunburn art est une mode potentiellement cancérigène
Le Sunburn Art n’est autre qu’un tatouage totalement naturel puisque créé par le soleil. Il s’agit en effet de créer un motif, par le biais d’un pochoir, d’un vêtement mais le plus souvent de crème solaire, et de laisser votre corps exposé durant des heures jusqu’à obtenir un coup de soleil. Le motif voulu restera blanc tandis que le reste de votre corps sera bronzé pour les plus chanceux, mais rouge écarlate pour la majorité de ceux qui tentent l’expérience!
Le sunburn art est éphémère et bien moins coûteux qu’un vrai tatouage, puisque totalement naturel, il n’en est pas pour autant inoffensif pour la peau, bien au contraire. Ce “coup de soleil artistique” nous provenant des Etats-Unis brûle en effet la peau, l’exposant ainsi à des risques de cloques, de vieillissement prématuré de la peau voire, à long terme, à des cancers de la peau.
Les rayons UV du soleil (UVA et UVB) augmentent le risque de développer un cancer de la peau. Si les premiers, les plus fréquents, se soignent bien, les mélanomes peuvent conduire rapidement à la formation de métastases.
En 2012, le mélanome a touché 11.176 personnes et a causé 1.672 décès. 70% des mélanomes sont liés à des expositions excessives au soleil, comme l’indique l’Institut national du cancer (Inca) sur son site.
De plus le sunburn art ne dure que quelques jours pour des conséquences néfastes pour votre peau
Avec les fortes chaleurs accompagnant le début l’été, beaucoup peuvent être tentés de se lancer dans l’expérience du Sunburn Art, mais prendre autant de risques pour sa peau et pour sa santé vaut-il vraiment la peine? Quelques heures d’exposition à nu au soleil et une décoration de peau qui ne durera que quelques jours, alors que des années de regrets peuvent suivre, devraient vous faire réfléchir à deux fois avant de vous lancer dans cette tendance des plus risquées.
Pour se protéger des effets nocifs du soleil, on n’oublie pas les conseils de base. Appliquer régulièrement de la crème solaire, même lorsque le soleil est voilé ou le ciel couvert. Eviter de s’exposer entre 11h et 16h. Porter des vêtements couvrants et un chapeau pour sortir aux heures les plus chaudes de la journée.
Pourquoi le sunburn art est-il si dangereux ?
Le rayonnement ultraviolet (UV) est un rayonnement électromagnétique émis par le soleil ou par une source artificielle, par exemple les cabines de bronzage.
Au soleil, nous sommes exposés à deux types de rayons UV :
- les UVA, capables de pénétrer profondément dans la peau, sont responsables de son vieillissement ;
- les UVB, principaux responsables des coups de soleil, sont près de 1 000 fois plus puissants que les rayons UVA.
Les UV du soleil passent la barrière des nuages et du brouillard. L’eau, le sable, le ciment et la neige peuvent réfléchir ces rayons et même en accroître l’effet.
En atteignant la peau, les doses excessives d’UV agressent les cellules cutanées et peuvent provoquer des dommages irréversibles dans les gènes des cellules exposées.
On sait aujourd’hui que les UVA comme les UVB augmentent le risque de cancers cutanés, en particulier :
- Les carcinomes cutanés, les plus fréquents ; ils ont la forme d’un petit bouton ou d’une croûte blanche. Ils se soignent bien mais peuvent laisser des cicatrices. Ils sont le plus souvent liés à des expositions solaires chroniques au cours de la vie.
- Les mélanomes cutanés, bien plus graves : ces tumeurs malignes ressemblent le plus souvent à des grains de beauté mais avec des formes ou des couleurs anormales, et peuvent rapidement créer des métastases. En 2012, le mélanome a touché 11 176 personnes et a causé 1 672 décès. On estime que deux tiers de ces cancers sont liés à des expositions excessives au soleil, principalement des expositions intermittentes et intenses pendant l’enfance.
Quel que soit votre phototype, une protection solaire efficace et adaptée est indispensable pour réduire la pénétration des rayons UV dans la peau. Toutefois, elle ne suffit pas, à elle seule, pour limiter le risque de cancers cutanés. Il faut combiner un ensemble de précautions :
Eviter de s’exposer au soleil au milieu de la journée, soit entre 12h et 16h en France métropolitaine pendant l’été, car c’est le moment où les rayons solaires sont les plus intenses, donc les plus dangereux.
Rechercher l’ombre dans toutes les activités de plein air en été. A la plage, le parasol est utile mais il ne protège pas intégralement des rayons du soleil. Si vous travaillez en extérieur, soyez vigilants à ne pas laisser votre peau sans protection.
Sortir couvert: la protection vestimentaire est celle qui stoppe le mieux les UV. Au soleil, il est important de porter des vêtements limitant les parties découvertes du corps (tee-shirt, pantalon léger…) ; un chapeau à bords assez larges ; des lunettes de soleil avec filtre anti-UV (norme CE, catégorie 3 ou 4) et montures enveloppantes.