Les cancers chez les moins de 50 en nette augmentation

Photo d'illustration. Le ruban rose, symbole de la lutte contre le cancer du sein. Pixabay
Cette augmentation du nombre de maladies à début précoce serait multifactorielle, selon des chercheurs américains.
L’Observatoire mondial du cancer estime qu’en 2018 et à l’échelle mondiale, 9,6 millions de personnes ont succombé à un cancer. Et cette estimation devrait encore grimper dans un futur proche.
En effet, depuis 1990, le nombre de cancers à début précoce (autrement dit chez des adultes de moins de 50 ans) a augmenté de façon très significative dans le monde entier.
Une “épidémie mondiale émergeante”
Le groupe de scientifiques en charge de l’étude parue dans Nature Reviews Clinical Oncology il y a quelques jours s’est basé sur des personnes nées dans les décennies 1950 et 1960, et sur la survenue de cancer dans ce groupe dès les années 1990.
En analysant les données liées à 14 formes de cancer avec des données mondiales, ils sont parvenus à démontrer que ces cancers étaient en augmentation chez les adultes de moins de 50 ans entre 2000 et 2012. Selon eux, il s’agit ni plus ni moins d’une “épidémie émergeante”. Et cette forte augmentation est aussi observée dans les pays dépourvus de politique de dépistage.
Un mode de vie en mutation
Shuji Ogino, pathologiste et épidémiologiste au Brigham and Women’s Hospital de Boston a précisé à ScienceAlert :
Nous avons constaté que ce risque augmente avec chaque génération. Par exemple, les personnes nées en 1960 ont connu un risque de cancer plus élevé avant d’avoir 50 ans que les personnes nées en 1950 et nous prévoyons que ce niveau de risque va continuer à augmenter dans les générations successives.
Ainsi la modification du mode de vie, de l’environnement ou de l’alimentation avec l’ultra-transformation des aliment seraient bien en cause.
Le système digestif en question
Car parmi les 14 types de cancer en augmentation, 8 concernent le système digestif, ce qui fait dire à Tomotaka Ugai, chercheur à l’École de santé publique d’Harvard et auteur principal de l’étude :
Notre alimentation nourrit les micro-organismes dans nos intestins. Le régime alimentaire affecte directement la composition du microbiote et à la fin, ces changements peuvent influencer le risque de maladie.
Les chercheurs souhaitent désormais mettre en place des études de cohorte pour observer l’évolution de la santé de jeunes enfants sur le très long terme et déterminer les raisons expliquant le fait qu’une personne était atteinte d’un cancer dans le passé et aujourd’hui.