Les dangers du protoxyde d’azote, ce gaz prisé de certains ados
Alors que les mises en garde ne cessent d'être adressées en direction des jeunes depuis des années, la consommation de ce "gaz hilarant" prend de l'ampleur.
Normalement, dans l’usage domestique, le protoxyde d’azote va servir à donner le sourire aux petits et grands car ce gaz s’insert encapsulé dans les siphons à chantilly, en tant que gaz de compression.
Mais là où la chose devient sinistre, c’est quand ce sourire ne naît pas de la gourmandise mais de l’inhalation de celui qui est aussi surnommé « gaz hilarant ». Malgré l’interdiction de se vente aux mineurs depuis la loi « tendant à prévenir les usagers dangereux du protoxyde d’azote » promulguée le 1er juin 2021, sa consommation n’en finit plus de séduire parmi les adolescents.
Des intoxications toujours d’actualité
Mais le protoxyde d’azote est aussi utilisé dans un cadre antalgique et anesthésique, et à ce titre soumis à la réglementation du médicament. Au début de cette semaine, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) et l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) ont alerté sur l’augmentation des cas d’intoxication (134 cas rapportés par les centres anti-poison en 2020 contre 46 l’année précédente) nées d’un usage récréatif du gaz.
Et si en 2020, la majorité de ces cas concernait des jeunes majeurs, en 2021 les mineurs intoxiqués représentent 20% des cas contre 13,9% en 2020 et 13,4% des cas notifiés aux centres d’Addictovigilance contre 8,5% toujours l’année précédente.
Les effets et dangers potentiels
Après une inhalation de ce gaz, ces effets secondaires peuvent se manifester : Asphyxie, perte de connaissance, brûlure par le froid du gaz, vertiges et donc risque de chute. Quand la consommation est fréquente et en quantité, les effets secondaires sont susceptibles de causer des troubles psychiques, du rythme cardiaque, ou encore toucher le système nerveux.
L’addiction est aussi un risque particulièrement accru. Le rapport des deux autorités de santé pointe que près de trois quarts (72,3% précisément) des cas notifiés aux centres d’Addictovigilance présentent un lien avec un usage journalier et une consommation proche de 20 cartouches par occasion ou par jour.
En cas de consommation…
Malgré toutes ces mises en garde, le site drogues.gouv.fr liste les recommandations visant à la réduction des risques si toutefois vous respiriez du gaz pour un usage « récréatif » :
- éviter de consommer debout pour prévenir la perte d’équilibre et donc une chute ;
- inhaler de l’air entre les inhalations de gaz afin d’éviter l’asphyxie ;
- ne jamais inhaler en sortie de détonateur, de cartouche ou de siphon, car ce gaz est très froid et peut provoquer des brûlures ;
- ne pas multiplier les prises malgré le court effet du produit ;
- ne pas prendre le volant juste après la prise.
Les peines encourues
Les sites de commerce en ligne qui proposent du protoxyde d’azote doivent mentionner l’interdiction. La loi du 1er juin 2021 interdit également la vente aux majeurs dans les tabacs et débits de boissons. Elle empêche « de vendre et de distribuer », à toute personne quel que soit son âge, « tout produit spécifiquement destiné à faciliter l’extraction de protoxyde d’azote afin d’en obtenir des effets psychoactifs ». En cas de violation, l’amende encourue est de de 3 750 euros.
Le texte prévoit encore une amende de 15 000 euros en ce qui concerne le fait de « provoquer un mineur à faire un usage détourné d’un produit de consommation courante pour en obtenir des effets psychoactifs ».