Les défenses immunitaires seraient affectées par des horaires de travail décalés
Le travail de nuit ou des horaires de travail décalés impacteraient fortement les défenses immunitaires.
Alors que la majorité des salariés profitent d’horaires de travail en journée, certains effectuent leur métier de nuit ou à travers des horaires décalés. A travers une nouvelle étude publiée par les chercheurs canadiens, nous venons d’apprendre que cette pratique favoriserait les infections ainsi que le développement de certaines maladies.
L’impact des horaires de travail décalés
Publiée dans PLoS Communication Biology, la nouvelle étude menée par des chercheurs de l’université de Waterloo (Canada) vient de constater que les horaires décalés avaient un effet néfaste sur le système immunitaire. A travers leurs travaux, les scientifiques ont développé un modèle mathématique analysant les changements de rythme qui affectent nos défenses immunitaires.
Le travail de nuit est ainsi contraire au rythme circadien. En effet, notre horloge biologique considère que nous devons vivre en journée, et dormir la nuit. Cependant, Anita Layton, co-autrice de l’étude, souligne qu’étant donné que « notre système immunitaire est lié au rythme circadien, notre capacité à avoir une réponse immunitaire varie dans la journée ». Les modélisations mathématiques suggèrent ainsi que la fin de journée est le pire moment pour être infecté. En effet, notre organisme produit peu de substances permettre de lutter contre de possibles inflammations ou infections lors de cette période de la journée.
Nous apprenons ainsi que travailler de nuit ou avec des horaires de travail décalés augmente le risque de contracter une infection. De plus, nous apprenons que le sexe d’un individu impacte aussi la gravité de l’infection. Stéphanie Abo, co-autrice de l’étude, explique ainsi « le travail par quarts affecte probablement les hommes et les femmes différemment […] Comparé aux femmes, le système immunitaire chez les hommes est plus enclin à la suractivation, ce qui peut augmenter leurs chances de septicémie suite à une infection intempestive ».
En 2016, un rapport de l’ANSES soulignait que « l’effet du travail de nuit sur la qualité de sommeil et la réduction du temps de sommeil est avéré ». De ce fait, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail soulignait que ce mode de travail pouvait être associé à une hausse du risque de surpoids et d’obésité, une santé psychique diminuée ou encore une réduction des performances cognitives.