Les médécins généralistes appelés à augmenter leur tarif en janvier
Trois syndicats de médecins libéraux ont appelé jeudi les généralistes à augmenter début 2016, de façon unilatérale, le prix de leur consultation pour protester contre un tarif qu’ils estiment aujourd’hui « insupportable », alors que des négociations avec l’Assurance maladie sont prévues l’année prochaine.
Les trois principaux syndicats de médecins libéraux, la FMF, MG France et l’Unof ont annoncé lors d’une conférence de presse commune le lancement d’un « mouvement tarifaire » à partir du début d’année, mais avec des modalités différentes. MG France a invité les médecins de secteur 1 à facturer la consultation 25 euros contre 23 actuellement, afin de « s’aligner sur les autres spécialités et acter le problème d’équité entre les professions médicales ».
Il est important « d’augmenter l’attractivité de l’exercice libéral du généraliste qui est le moins choisi par les étudiants », a souligné le président du syndicat, le Dr Claude Leicher. « Le tarif de 25 euros ne résume pas nos ambitions pour la négociation conventionnelle », a cependant tenu à préciser le Dr Leicher, mais le tarif actuel de 23 euros est « devenu physiquement insupportable pour les médecins » dont la dernière augmentation en cabinet remonte à janvier 2011, a-t-il rappelé.
De son côté, la FMF donnera un mot d’ordre sur le montant de cette augmentation, en fonction des résultats de la consultation lancée jusqu’à fin décembre auprès des médecins libéraux sur les actions qu’ils sont « prêts à faire ». La semaine dernière, les syndicats représentatifs des médecins libéraux ont été reçus par la ministre de la Santé Marisol Touraine en vue de la négociation sur la nouvelle convention médicale.
Ce texte, qui régit les relations entre les médecins et la sécu pour une durée de cinq ans, fixe également leurs honoraires.
« Les médecins croulent sous les tâches administratives, au détriment des tâches médicales », mais « n’ont pas les moyens » d’embaucher des secrétaires médicales, a déploré pour sa part le Dr Luc Duquesnel, président de l’Unof-CSMF.
Craignant que la généralisation du tiers payant (dispense d’avance de frais) prévue dans le projet de loi santé, qui doit être adopté définitivement avant la fin décembre par le Parlement, ne provoque une surcharge de travail administratif, les médecins libéraux ont protesté à de nombreuses reprises depuis un an.