Les transmissions virales entre espèces favorisées par le bouleversement du climat

Photo d'illustration. Une chauve-souris. Pixabay
Et qui dit entre espèces, dit entre animaux et l'Homme. L'étude parle d'un risque qui augmente considérablement avec les décennies à venir.
Vous commencez à dire adieu au Covid avec satisfaction ? Vous avez bien raison, mais si ce n’était que le début des pandémies ? Des chercheurs de l’Université de Georgetown à Washington estiment que d’ici 2070, quelques événements viraux de grande ampleur pourraient bien survenir en raison du réchauffement climatique.
C’est dans la prestigieuse revue Nature que leurs conclusions ont été publiées, et voici ce que rappellent d’abord les auteurs : “Au moins 10.000 espèces de virus ont la capacité d’infecter les êtres humains, mais à l’heure actuelle, la grande majorité d’entre elles circulent silencieusement chez les mammifères”.
Multiplication des occasions de contacts
“À l’heure actuelle”, donc. Car le bouleversement du climat associé à l’exploitation toujours plus importante des terre est susceptible de faire grimper le risque de transmissions virales entre espèces qui étaient avant cela isolées les unes des autres. Les chercheurs résument : “Dans certains cas, cela facilitera la propagation zoonotique, un lien mécaniste entre les changements environnementaux mondiaux et l’émergence de maladies”.
C’est un fait, de très nombreuses espèces auront à se déplacer de façon plus importante pour subsister, en transportant avec eux des agents pathogènes : “Cela représente une menace mesurable pour la santé humaine, notamment en raison de plusieurs épidémies et pandémies récentes de virus provenant de la faune sauvage”.
15 000 nouvelles transmissions ?
Pour parvenir à cette conclusion, les scientifiques se sont penché sur la transformation des endroits où vivent plus de 3 000 espèces selon divers scénarios d’évolution climatique. Résultat ? 15.000 nouvelles transmissions entre espèces potentielles à l’horizon 2070, et c’est un minimum.
Colin Carlson, co-auteur de l’étude, précise la portée géographique de ce risque, et sa conclusion n’est pas rassurante : “Nous avons l’habitude de penser que le risque est plus élevé dans les pays tropicaux, car ils ont plus de biodiversité, des plateformes d’échanges plus risquées comme les marchés d’animaux sauvages, mais ce changement monumental qui intervient dans les écosystèmes fait du risque pandémique le problème de tout le monde”.
Que recommandent les chercheurs ?
Que faire pour contourner au maximum le risque ? Les auteurs de l’étude estiment qu’il faut mettre en place des infrastructures sanitaires et protéger les populations, qu’il s’agisse d’humains bien sûr mais aussi d’animaux.
En outre, il convient de mettre sous surveillance les animaux sauvages, déplacements et maladies en tête. Et si l’humanité parvient à maintenir le réchauffement à 20C maximum ? Peine perdue, estiment les scientifiques qui ne voient pas, même avec cette condition remplie, de raison de croire à un ralentissement de ce phénomème de nouvelles transmissions.