Lien entre accouchements prématurés et présence de produits chimiques dans le vagin
C'est une étude américaine qui indique qu'il s'agit là d'"Une piste supplémentaire pour diminuer la prématurité dans le monde".
Le 12 janvier dernier, la revue Nature Microbiology a relayé les conclusions d’une étude menée par des chercheurs du Vagelos College of Physicians and Surgeons de l’Université de Columbia à New York.
Elle révèle que certaines substances chimiques, que l’on retrouve dans les cosmétiques et autres produits d’hygiène, sont fortement associés à la naissance prématurée. Pour rappel, une naissance avant 37 semaines de grossesse est la première cause de décès néonatal et peut entraîner divers problèmes de santé tout au long de la vie.
Le métabolome vaginal
Pour mener à bien leur étude, les scientifiques ont suivi 232 femmes au cours du deuxième trimestre de grossesse, et jusqu’à la naissance. Parmi elles, 80 ont vécu un accouchement prématuré.
C’est au métabolome vaginal que les chercheur se sont intéressés. Il s’agit de petites molécules, nommées métabolites, que l’on trouve dans une partie du corps et qui permet une compréhension de leur rôle. 700 métabolites différents ont ainsi été identifiés. Et il s’avère que certains étaient particulièrement élevés chez les femmes ayant vécu un accouchement prématuré.
Une origine non biologique
Tal Korem, l’un des auteurs de l’étude, indique dans un communiqué :
Plusieurs de ces métabolites sont des produits chimiques qui ne sont pas produits par le corps humain ou les microbes. Ceux-ci incluent la diéthanolamine, l’éthyl-bêta glucoside, le tartrate et l’acide éthylènediaminetétraacétique. Bien que nous n’ayons pas identifié la source de ces xénobiotiques chez nos participantes, tous pouvaient être trouvés dans les cosmétiques et les produits d’hygiène.
Il ajoute que les expositions environnementales doivent être analysées, et quelles sont leur origine le cas échéant. Mais il se veut rassurant : « La bonne nouvelle est que si ces produits chimiques sont responsables, il est possible de limiter ces expositions potentiellement nocives ».
Pas encore de lien de causalité
Certes, le lien de causalité entre présence de produits chimiques dans le vagin et naissance prématurée n’est pas formellement établi. Car d’autres causes (malformations de l’utérus, âge de la femme, grossesses multiples…) peuvent entrer en ligne de compte.
Mais le Pr Korem insiste : « Nos résultats démontrent que les métabolites vaginaux ont la possibilité de prédire, et des mois à l’avance, quelles femmes sont susceptibles d’accoucher prématurément ».