Loi santé: la grève administrative des médecins se poursuit
La « grève administrative » des médecins libéraux contre le projet de loi santé se poursuivait vendredi, malgré la relance des discussions entre la ministre Marisol Touraine et les syndicats, selon plusieurs de leurs représentants.
« La grève administrative continue » et « est très bien appliquée sur le terrain. Je sais que les caisses (d’assurance maladie, ndlr) commencent à être inondées de paperasse », a indiqué à l’AFP Jean-Paul Ortiz, le président de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF).
Difficile pour l’heure d’évaluer l’impact de cette mobilisation, débutée lundi. Elle consiste notamment à boycotter la carte vitale, en accord avec les patients assurent les médecins grévistes, et à transmettre des feuilles de soins papier pour engorger les services de la Sécu. Les délais de remboursements peuvent être allonger, potentiellement de plus de deux mois.
Sur les trois premiers jours, les données collectées « ne permettent pas de dégager une tendance à la hausse ou à la baisse » de feuilles de soins papier, a commenté l’Assurance maladie qui « n’a pas de visibilité pour jeudi et vendredi ».
Le retrait du projet de loi santé
Outre des revalorisations tarifaires, les principaux syndicats de médecins réclament la réécriture, voire le retrait du projet de loi santé. Mercredi, la CSMF s’était dite « très mécontente » de son entretien avec la ministre de la Santé Marisol Touraine, M. Ortiz n’ayant pas constaté « d’ouverture » sur les points litigieux du texte qui doivent faire l’objet de groupes de travail.
Le service territorial de santé au public doit être étudié par un tel groupe prévu, pour la mi-janvier selon le président de l’Umespe (branche des spécialistes de la CSMF) Patrick Gasser.
« Mais Mme Touraine fait piloter ce groupe par une directrice d’ARS (agence régionale de santé, ndlr) », regrette le syndicaliste, alors même que les médecins dénoncent la main mise des ARS sur le système de soins prévue selon eux dans le projet de loi. De son côté, le président du syndicat des médecins libéraux, Eric Henry, a regretté de ne pas avoir été convié par le ministère.
« L’ensemble des syndicats représentatifs se sont rencontrés » jeudi soir, a par ailleurs indiqué Jean-Paul Ortiz, se refusant à donner plus d’informations « avant lundi », en raison de l’attentat survenu mercredi contre l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo. Le ministère de la Santé a également annulé vendredi son rendez-vous avec le syndicat Le Bloc, qui avait appelé les chirurgiens des cliniques à faire grève en début de semaine.