Des pesticides dans les maisons proches des terres agricoles
L’ONG Générations Futures s’est livrée à des analyses des poussières des maisons riveraines des terres cultivées. Des traces de 31 pesticides différents ont été détectées, dont 12 sont des perturbateurs endocriniens.
INFO – Un pesticide est une substance chimique utilisée pour lutter contre des organismes considérés comme nuisibles. C’est un terme générique qui rassemble les insecticides, les fongicides, les herbicides, les parasiticides. Ils s’attaquent respectivement aux insectes ravageurs, aux champignons, aux « mauvaises herbes » et aux vers parasites. Le terme pesticide comprend non seulement les substances « phytosanitaires » ou « phytopharmaceutiques » utilisées en agriculture, sylviculture et horticulture, mais aussi les produits zoosanitaires, les produits de traitements conservateurs des bois, et de nombreux pesticides à usage domestique : shampoing antipoux, boules antimites, poudres anti-fourmis, bombes insecticides contre les mouches, mites ou moustiques, colliers antipuces, diffuseurs intérieurs de pesticides, etc.
Dans une acception plus large, comme celle de la règlementation européenne, ce peut être des régulateurs de croissance, ou des substances qui répondent à des problèmes d’hygiène publique (par exemple les cafards dans les habitations), de santé publique (les insectes parasites poux, puces ou vecteurs de maladies telles que le paludisme et les bactéries pathogènes de l’eau détruites par la chloration), de santé vétérinaire, ou concernant les surfaces non agricoles (routes, aéroports, voies ferrées, réseaux électriques, etc.). Selon l’InVS, d’après les analyses faites en 2006-2007 chez 3 100 personnes dans le cadre du programme national nutrition santé (PNNS), le sang d’un Français moyen contient presque toujours des pesticides organophosphorés et trois fois plus de certains pesticides (pyréthrinoïdes, paradichlorobenzène) que celui des Américains ou des Allemands, alors que leur taux sanguin de métaux lourds et de pesticides organochlorés est comparable aux concentrations observées à l’étranger. Les pesticides sont également associés aux perturbateurs endocriniens et à des maladies et à l’infertilité. (Source Wikipedia)
La vie à la campagne ne serait peut-être pas aussi saine qu’on le croit. En tout cas, mieux vaut ne pas vivre près de cultures. En effet, selon une ONG qui a fait des analyses à Strasbourg, des résidus de pesticides sont présents en nombre dans les poussières des maisons proches de champs cultivés.
Des pesticides bien installés dans les maisons
Générations futures, une ONG qui milite pour une meilleure prise en compte des dangers des pesticides sur notre santé, avait récolté des poussières dans une vingtaine de maisons se trouvant entre 0 et 200 mètres de champs cultivés à l’été 2015. Les résultats des analyses montrent que de nombreux résidus de pesticides sont présents dans ces poussières.
Avec cette enquête « qui n’a pas la valeur d’une étude scientifique« , l’ONG veut « alerter sur le fait que des personnes sont en permanence exposées à des résidus de pesticides. Entre huit et trente pesticides par habitation ont été détectés dans la poussière » déclarait-elle. Selon les types de cultures, le nombre de molécules retrouvées dans les poussières varie. Proche des vignes, les chercheurs en ont isolé jusqu’à 26, alors que proche des champs de céréales ils en ont retrouvé 14 et 23 à proximité de vergers.
La majorité des résidus sont des perturbateurs endocriniens
Parmi les résidus de pesticides retrouvés, la plupart sont des perturbateurs endocriniens, suspectés d’être à l’origine de malformations congénitales ou encore de cancers. En outre, une substance interdite depuis 2008, le diuron, a été retrouvé dans la majorité des habitations analysées.
Les perturbateurs endocriniens ne sont sujets à aucune réglementation particulière alors que de plus en plus de preuves sont accumulées concernant leurs dangers sur la santé. Ainsi l’ONG démontre que son « travail montre l’urgence de la publication d’une définition des perturbateurs endocriniens réellement protectrice au niveau européen« .