Manuel Valls reçoit aujourd’hui les syndicats de médecins et internes

Le Premier ministre Manuel Valls tentera jeudi de rassurer les médecins libéraux et les internes en les recevant à Matignon, en présence de la ministre de la Santé Marisol Touraine dont le projet de loi courrouce les professionnels de santé.
M. Valls entend évoquer avec les représentants syndicaux le projet de loi santé examiné depuis mardi en commission à l’Assemblée nationale. Le gouvernement a présenté nombre d’amendements, sans calmer pour autant la colère des syndicats, en particulier sur la question du tiers payant.
Le Premier ministre veut surtout axer la réunion de jeudi sur “la grande conférence de la santé” qu’il appelle de ses vœux, discuter avec les médecins des “objectifs et l’organisation” de ce rendez-vous qu’il avait annoncé le 10 mars pour tenter d’apaiser les tensions à quelques jours de la manifestation dimanche dernier à Paris.
“La rencontre de jeudi permettra aux représentants des professionnels, des jeunes médecins, internes, chefs de clinique-assistants et étudiants de formuler leurs attentes vis-à-vis de la grande conférence de la santé, alors qu’ils viennent d’exprimer des inquiétudes quant à leurs futures conditions d’exercice”, indique Matignon.
Dimanche, plus de 20.000 professionnels de santé ont défilé à Paris pour demander la réécriture ou le retrait du projet de loi santé. Et leur message ne devrait pas être différent jeudi à Matignon. “On est très content d’avoir une énième conférence sur la santé pour répéter une énième fois les mêmes choses”, a ironisé auprès de l’AFP Claude Leicher, président de MG-France, 1er syndicat de généralistes. “Mais on préfèrerait que Manuel Valls passe à l’action comme il sait si bien le faire” et actionne l’article “49-3” de la Constitution pour “débloquer les difficultés des médecins généralistes et “actionner le virage ambulatoire”.
“On a un sujet immédiat qui nous préoccupe: le projet de loi santé. On va rester mobilisés et continuer à se bagarrer pour que les médecins généralistes ne disparaissent pas”, poursuit M. Leicher. De son côté, la Fédération des médecins de France estime dans un communiqué qu'”après la manifestation historique” de dimanche, “il n’est plus temps d’endormir la profession en voulant gagner du temps”. La FMF exigera jeudi “un moratoire sur la discussion de la loi, et l’ouverture immédiate du Grenelle de la santé dont le pays a besoin”.
“Les déficits s’accumulent, les déserts médicaux s’étendent, les étudiants ne s’installent plus, et la loi Santé ne règle aucun de ces problèmes tout en menaçant le secret médical”, critique le syndicat.