En Australie, des chercheurs ont identifié un marqueur biochimique sanguin qui pourrait s'avérer déterminant dans le dépistage du risque de ce syndrome.
Le syndrome de mort subite du nourrisson (MSN) fait environ 400 petites victimes (âgées de moins de 6 mois la plupart du temps) par an en France. Elle est appelée “mort inattendue du nourrisson (MIN) depuis 2009 mais le premier terme reste le plus répandu.
Mais avant de nous concentrer sur la récente découverte dont il est question, rappel de sa définition par Santé publique France : il s’agit de tout “décès inexpliqué d’un enfant de moins d’un an, survenant apparemment pendant le sommeil, et qui reste inexpliqué après des investigations post-mortem comprenant une autopsie complète et une revue complète des circonstances du décès et de l’histoire clinique”.
Un taux élevé d’une certaine enzyme
Ainsi, une équipe du Westmead Children’s Hospital de Sydney est parvenue à identifier un biomarqueur chez les nourrissons les plus à risque de mort subite, et de leur vivant qui plus est.
Les chercheurs ont relevé un taux moins élevé d’enzymes butyrylcholinestérases dans le sang de 60 nourrissons décédés par rapport à des nourrissons en bonne santé ou d’autres morts infantiles. Pour l’établissement, il s’agit ni plus ni moins d’une “première mondiale” et la responsable de l’étude a résumé à l’agence Reuters : “Il s’agit de la première preuve que les bébés qui succombent au SMSN sont différents dès la naissance”.
Le rôle de ce marqueur biologique
Cette enzyme est primordiale dans la voie d’éveil du cerveau et si elle n’est présente qu’en quantité insuffisante, la capacité d’un bébé à se réveiller ou à réagir à son environnement extérieur serait ainsi affectée.
Le Dr Carmel Harrington, rappelle qu’“Habituellement, si un bébé est confronté à une situation potentiellement mortelle, comme une difficulté à respirer pendant le sommeil parce qu’il est sur le ventre, il se réveille et crie. Ce que nos travaux montrent, c’est que certains bébés n’ont pas cette même réponse d’excitation robuste”. Elle ajoute : “Maintenant que nous savons que la butyrylcholinestérase est impliquée, nous pouvons commencer à modifier le sort de ces bébés et faire du MSN un phénomène appartenant au passé”.
Vers un dépistage précoce ?
Le dépistage d’un risque éventuel serait une merveilleuse option pour tous les parents, dont la MSN est un cauchemar. Cependant, reconnait la spécialiste, “Nous prévoyons que les prochaines étapes de la recherche prendront entre 3 et 5 ans. […] Mais cette découverte donne enfin des réponses aux parents qui ont perdu leurs enfants si tragiquement. Ces familles peuvent maintenant vivre en sachant que ce n’était pas leur faute”.