Neuf femmes sur dix présenteraient un risque cardiovasculaire élevé

Illustration. Un signe de malaise. ADN
Selon les premiers chiffres pour 2024 émis par l'Observatoire national de la santé des femmes, dirigé par l'association Agir pour le cœur des femmes, les femmes sont davantage exposées à des risques psychosociaux et comportements à risque. Cependant, leur suivi et prise en charge cardio-vasculaires ne sont pas à la hauteur de ceux des hommes. Pourquoi cette inégalité persiste-t-elle toujours ?
Tl;dr
- 88% des femmes présentent au moins deux facteurs de risque cardiovasculaires.
- 67% des femmes présentent des facteurs de risque psycho-sociaux comme le stress chronique.
- Seule 1 femme sur 5 bénéficie d’un suivi par un spécialiste.
- La Fédération française de cardiologie met en avant la minimisation des symptômes par les femmes.
État de santé des femmes en France : un constat alarmant
L’association Agir pour le cœur des femmes a récemment publié les conclusions alarmantes de son Observatoire national de la santé des femmes 2024. Selon leurs données, un grand nombre de femmes sont au cœur d’un véritable enjeu de santé publique.
Des facteurs de risque cardiovasculaire majoritairement présents
D’après leur rapport, pas moins de 88% des femmes seraient « à haut risque cardiovasculaire » avec au moins deux facteurs de risque dans leur quotient.
Ces facteurs incluent le tabagisme, le diabète, l’hypertension, la sédentarité, entre autres. Cela est d’autant plus inquiétant que « seule 1 femme sur 5 bénéficie d’un suivi par un spécialiste », révèle l’association.
Sous : # Agir pour le cœur des femmes # Women’s cardiovascular Healthcare Foundation. pic.twitter.com/X6pX9fqfVp
— Djinaud Prophète (@DjinaudProphte1) February 14, 2023
Des spécificités féminines négligées
En outre, des facteurs spécifiques à la condition féminine sont souvent minimisés, tels que l’impact de la ménopause et le risque lié à certaines situations gynécologiques.
« Avant la ménopause, les hormones féminines […] protègent les femmes contre les maladies cardiovasculaires […] Cette protection diminue sous contraception hormonale puis disparaît avec la ménopause », met en exergue la Fédération française de cardiologie.
Des symptômes souvent minorés
Un autre point alarmant reste le fait que les femmes tendent à minimiser leurs symptômes et à retarder leur prise en charge. L’écart entre les sexes dans le temps de réaction à un infarctus est parlant : les femmes prennent en moyenne 120 minutes pour appeler les secours, contre 84 minutes pour les hommes.
La Fédération française de cardiologie appelle donc à une prise de conscience collective pour la santé des femmes et à renforcer la sensibilisation des professionnels sur l’importance d’un suivi adapté.