Paludisme : 100 milliards d’euros pour combattre selon l’OMS !
L’OMS vient de dévoiler un ambitieux projet qui vise à réduire de 90% les décès liés au paludisme à l’horizon 2030. Malgré un coût de 100 milliards d’euros, le programme est jugé « réalisable » par l’organisation. Mise au point par l’institution « Roll Back Malaria », cette feuille de route doit encore être validée par les chefs d’Etats réunis à Addis-Abeba pour la troisième Conférence internationale sur le financement du développement international.
L’objectif de l’OMS est de sauver 10 millions de vies d’ici 2030
Ce plan sur 15 ans, ayant pour titre « Action et Investissement pour vaincre le paludisme », se base tout d’abord sur les progrès récents. Depuis 2000, les morts causées par le paludisme ont baissé de plus de 50% à l’échelle mondiale. A l’heure actuelle pourtant, plus de 200 millions de cas de paludisme sont à signaler sur l’ensemble de la planète, et l’aide internationale ne cesse de baisser depuis le pic de près de 3 milliards de dollars atteint en 2013.
La stratégie de l’OMS est donc de concentrer les aides dans le domaine de la prévention, pour sauver 10 millions de vies d’ici 2030. Les infections par le paludisme sont en effet un frein majeur à l’économie en Afrique. D’après les estimations de ce rapport, une vaste campagne de prévention serait en mesure de faire réaliser aux Etats un bénéfice 4000 milliards de dollars sur cette période, en améliorant considérablement leur production économique.
Paludisme : 11.000 morts causés faute d’une prévention adaptée
Le projet de l’OMS obéit également à une situation d’urgence. La lutte contre le virus EBOLA a diminué les aides pour faire face au paludisme : dans les pays où l’épidémie a été la plus active, 11000 morts supplémentaires ont été causées par le paludisme faute d’une prévention adaptée. L’objectif est ainsi de confirmer les progrès connus depuis l’an 2000 pour enrayer la maladie, en appliquant ce nouveau plan d’action à la portée sanitaire inédite.
Le paludisme ou Malaria un mal endémique
Le paludisme, aussi appelé malaria est une maladie infectieuse due à un parasite du genre Plasmodium, propagée par la piqûre de certaines espèces de moustiques anophèles. Avec 207 millions de personnes malades et 627 000 décès en 2012, le paludisme demeure la parasitose la plus importante et concerne majoritairement les enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes. 80 % des cas sont enregistrés en Afrique subsaharienne (cf. section détaillée : « Épidémiologie »).
Le parasite du paludisme est principalement transmis, la nuit, lors de la piqûre par une femelle moustique du genre Anopheles, elle-même contaminée après avoir piqué un individu impaludé. Le parasite infecte les cellules hépatiques de la victime puis circule dans le sang, en colonisant les hématies et en les détruisant. De nombreuses espèces animales homéothermes sont parasitées par des Plasmodiidae, qui leur sont inféodés ; l’humain ne peut être parasité par des Plasmodium animaux, exception faite du Plasmodium knowlesi. Sur les cent-vingt-trois espèces du genre Plasmodium répertoriées, seules quatre sont spécifiquement humaines : Plasmodium falciparum responsable d’une grande majorité des décès, et trois autres qui provoquent des formes de paludisme « bénignes » qui ne sont généralement pas mortelles Plasmodium vivax, Plasmodium ovale, et Plasmodium malariae. Plasmodium knowlesi que l’on croyait jusqu’à une date récente spécifique aux espèces simiennes est désormais à compter parmi les Plasmodiums affectant également les humains, de façon généralement bénigne également.