Paludisme : du faux sang pour lutter contre les moustiques ?
Des universitaires suédois entendent bien éradiquer le paludisme avec ce qu'ils viennent de mettre au point.
En 2020 à travers le monde, le paludisme a encore fait plus de 600 000 morts. Mais à Stockholm, on espère bien porter un coup fatal à ce fléau.
L’arme mise au point par l’équipe menée par la biologiste Noushin Emami ? Du faux sang visant à constituer une approche différente que celle offerte par les pesticides pour éradiquer les moustiques vecteurs de la maladie, et complémentaire aux recherches concernant la mise au point d’un vaccin.
Une molécule et du jus de betterave
Il y a 5 ans de cela, la scientifique et d’autres avaient déjà découvert que si les moustiques étaient non seulement vecteurs de la malaria, ils étaient aussi attirés par les personnes déjà infectées.
Cette préférence des insectes est liée à une molécule particulière, la HMBPP qui est fabriquée quand le parasite s’en prend aux globules rouges. Noushin Emami explique à l’AFP que « Si nous ajoutons cette molécule à n’importe quel liquide, nous le rendons très attirant pour les moustiques ». Et « Si nous ajoutons cette molécule à n’importe quel liquide, nous le rendons très attirant pour les moustiques », lesquels passent de vie à trépas en quelques heures seulement. Il s’agit, résume-t-elle, d’utiliser des « composés mortels inoffensifs, respectueux de l’environnement et faciles à obtenir ».
Efficace et pas cher
Une idée partagée par Lech Ignatowicz, leqeul est à la tête de la société qui développe ce produit : « Les pesticides tuent tous les types d’insectes avec lesquels ils entrent en contact. Ici, même dans des milieux très denses comme la jungle ou les zones tropicales remplies d’insectes, nous choisissons ceux dont on veut se débarrasser ». Et étant donné le prix peu élevé de production du produit, son usage dans les pays les plus pauvres peut être envisagée.
Reste à voir plus grand qu’un réfrigérateur de laboratoire. C’est ce que dit, toujours à l’AFP, un chercheur expert des moustiques à l’Institut vétérinaire suédois, Anders Lindström : « Le problème c’est toujours de passer à grande échelle, les territoires qui doivent être couverts par ce type de pièges pour qu’ils soient efficaces sont immenses ». C’est la raison pour laquelle il se dit « prudemment optimiste », ajoutée à celle de de la difficulté de s’assurer de la continuité d’application de la méthode. Car comme il le dit encore, « On peut avoir un effet rapide pour réduire les populations de moustiques mais si vous arrêtez, ils reviennent tout de suite ».