Des chercheurs français sont sur la piste d’un vaccin contre le paludisme, une maladie potentiellement mortelle transmise par un moustique. Encore au stade expérimental, les premiers résultats sont cependant encourageants.
Plus de 3 milliards d’individus sont exposés au paludisme, soit près de la moitié de la population mondiale. Cette maladie transmise par un moustique a encore été responsable de 438.000 décès l’an dernier. Cette maladie parasitaire est en outre de plus en plus résistante aux traitements. L’urgence d’un vaccin se fait sentir et l’espoir vient d’une équipe de chercheurs français qui a mis au point un vaccin efficace, en test actuellement.
Paludisme : mise au point d’un vaccin prometteur
La principale difficulté de la mise au point d’un vaccin efficace contre le paludisme est la biologie complexe des parasites « Plasmodium » qui sont responsables de la maladie. Le parasite est en effet capable de contrôler la réponse immunitaire de l’individu infecté. « Chez les malades, l’infection par le parasite est caractérisée notamment par l’absence de réponse immunitaire protectrice », explique ainsi l’Institut Pasteur.
Même après une première infection, l’organisme est incapable de se protéger lors d’une nouvelle infection. Celle-ci entraine une « abolition de la mémoire immunologique » expliquaient les scientifiques. Des chercheurs issus du CNRS, de l’Institut Pasteur et de l’Inserm se sont alors intéressés aux gènes du parasite et ont manipulé celui responsable de la non réponse immunitaire. Une technique qui a fonctionné sur des souris.
Une protection efficace pendant plus d’un an
Cette modification génétique empêche le parasite de coder la protéine responsable (HRF), permettant ainsi à une autre protéine produite par le foie et la rate de s‘exprimer et de stimuler la réponse immunitaire de l’organisme humain. Les rongeurs ont ainsi pu être protégés contre une infection pendant plus d’un an.
« Au cours de ces dernières années, on a pu constater la renaissance de la stratégie de vaccination contre le paludisme reposant sur l’utilisation des parasites vivants génétiquement atténués. De ce point de vue, le mutant HRF, grâce à son effet protecteur rapide et polyvalent, constitue un prototype prometteur » commentait Salaheddine Mécheri le chercheur de l’Institut Pasteur ayant dirigé l’étude.