Parkinson : des troubles intestinaux parmi les signes avant-coureurs ?
Constipation, difficultés à déglutir et syndrome de l’intestin irritable sont de possibles signes précurseurs de cette maladie.
Actuellement, aucun traitement ne permet de guérir de la maladie de Parkinson. Alors qu’en France, plus de 270 000 personnes en souffrent, une étude a été menée par des chercheurs américains et belges axée sur ses signes précurseurs.
D’après eux, quatre problèmes digestifs relativement courants que sont la constipation, les difficultés à avaler, le syndrome du côlon irritable (SCI) et la gastroparésie figurent parmi ces signes.
Des dossiers médicaux passés au crible
Pour parvenir à leurs conclusions, les chercheurs ont utilisé les données du réseau national américain TriNetX, dans lequel figurent des milliers de dossiers médicaux. 24 624 personnes ayant reçu un diagnostic de la maladie de Parkinson ont été comparées à 19 046 autres souffrant de la maladie d’Alzheimer, 23 942 avec une maladie neurovasculaire, et à un groupe témoin de 24 624 patients ne présentant aucune de ces maladies.
Et ils ont analysé la fréquence des affections intestinales présentes dans chaque dossier médical six ans avant l’apparition de Parkinson.
Quels résultats ?
Ensuite, les chercheurs ont divisé les personnes ayant souffert d’une affection intestinale et les ont répartis en 18 groupes, équivalant au nombre de maladies intestinales figurant dans l’étude. Enfin, ils ont observé le nombre de personnes développant la maladie de Parkinson ou un trouble neurologique.
Ainsi, les scientifiques ont pu déterminer que les personnes souffrant de l’une des quatre affections suivantes avaient plus de risques de développer un Parkinson cinq ans plus tard : la gastroparésie (retard dans la vidange de l’estomac), la dysphagie (difficulté à avaler),la constipation, et le syndrome du côlon irritable.
Les limites de l’étude
Mais cette étude est observationnelle, et ne permet pas d’établir de lien formel de cause à effet. D’autre part, la courte durée de surveillance et de potentiels dossiers incomplets sont autant d’autres limites.
Cependant, les auteurs résument :
Cette étude est la première à établir des preuves observationnelles substantielles selon lesquelles le diagnostic clinique non seulement de la constipation, mais également de la dysphagie, de la gastroparésie et du syndrome du côlon irritable sans diarrhée, pourrait spécifiquement prédire le développement de la maladie de Parkinson.