Poitiers : La moitié des effectifs des CRS en arrêt maladie !
Près de la moitié des effectifs de la compagnie de CRS de Poitiers se sont fait porter absents vendredi en invoquant des raisons de santé alors qu’ils devaient se rendre en Dordogne pour un exercice, a-t-on appris de source syndicale. A la prise de fonction vendredi matin, 61 des 130 policiers de la compagnie n’étaient pas présents en raison d’arrêts maladie allant de 2 à 15 jours, a indiqué à un correspondant de l’AFP le secrétaire régional du syndicat Alliance pour les CRS de la zone Sud-Ouest, Gérard Chamalbide.
Selon le syndicaliste, Poitiers est l’une des compagnies qui a le plus tourné en France ces derniers temps. La compagnie totalise à ce jour 109 jours de déplacement dans toute la France. «Il y a un état de fatigue physique et nerveuse qui est avérée. Comme beaucoup de compagnies de CRS en France, il y a un sur-emploi. Il y a une mauvaise gestion de l’emploi par la Direction centrale des CRS, une mauvaise répartition, un mauvais choix des lieux», témoigne M. Chamalbide.
«Il faut aussi gérer la vie familiale (…), l’impératif des objectifs de formation, et après ça vous repartez en déplacement», ajoute-t-il, soulignant «l’usure des matériels et l’usure des hommes».
L’exercice prévu en Dordogne vendredi avec des CRS de Toulouse a été annulé.
Depuis les attentats de janvier, CRS et gendarmes font l’objet d’une mobilisation sans précédent, qui entraîne aussi d’importants surcoûts budgétaires.
A plusieurs reprises, ces derniers mois, des effectifs de compagnies de CRS se sont mis collectivement en arrêt maladie, afin de manifester leur grogne contre les effets du plan Vigipirate et pour demander une revalorisation de l’IJAT l’indemnité de déplacement destinée notamment à compenser l’absence du foyer familial.
Le 13 juin, le gouvernement des syndicats de policiers ont signé un protocole d’accord sur les indemnités des forces mobiles. Selon cet accord, le taux de l’IJAT servie en métropole, inchangé depuis 2002 (30 euros), sera porté à 33 euros au 1er juillet, puis à 35 et 39 euros au 1er janvier des années 2016 et 2017.
Alliance, premier syndicat chez les gardiens de la paix mais minoritaire chez les CRS, avait dénoncé cet accord, le qualifiant de «véritable provocation pour les CRS».