Pour le Collège des gynécologues, l’examen pelvien est “souvent inutile”

Photo d'illustration. Matériel pour examen gynécologique.Pixabay
Bientôt réunis en congrès, gynécologues et obstétriciens estiment en outre que cet examen ne "doit pas être systématique".
Le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) a donné une conférence de presse mercredi 25 janvier pour répondre aux critiques et accusations de violences envers plusieurs praticiens.
L’instance a souhaité, à l’occasion du congrès Pari(s) Santé Femmes organisé à Lille dans quelques jours, accorder “une place particulière a été réservée cette année aux relations patients-soignants et à la bienveillance”.
Examen pelvien : de nouvelles recommandations
Ainsi, le CNGOF doit présenter à l’ensemble des professionnels de nouvelles recommandations quant à l’examen pelvien, mais aussi une charte des soins en salle de naissance.
Cette dernière vise à préciser d’un côté quand l’examen médical est vraiment souhaitable, et de l’autre quand il est possible de ne pas y recourir.
Un examen à ne pas systématiser
Si ces examens sont à ce jour recommandés dans un certain nombre de cas à des fins de détection et de prévention, ils sont toutefois souvent inutiles et le CNGOF leur caractère non systématique.
Chez une femme enceinte et qui ne présente pas de symptômes ni facteur de risque d’accouchement prématuré, le recours au toucher vaginal pendant les consultations de suivi n’est pas non plus recommandé, en raison du fait qu’il ne réduit pas les complications de la grossesse.
Interroger les patientes
Le collège préconise aussi d’interroger les patientes sur d’éventuelles violences d’ordre gynécologique. En effet, l’examen pelvien étant “moins bien vécu (anxiété, inconfort, douleurs, gêne, honte) chez les femmes ayant des antécédents de violence que chez les femmes n’en présentant pas”.
Xavier Deffieux, gynécologue, qui a participé à l’élaboration des recommandations, précise : “Même si un examen pelvien est recommandé, il n’est que proposé à la femme, qui l’accepte ou non”. De nombreuses voix s’élèvent contre des pratiques ou des comportements jugés dégradants.
Mais le collège alerte : “un examen gynécologique peut être mal ressenti, peut manquer de bienveillance, mais il ne peut pas être assimilé à un viol, faute de quoi les gynécologues, déjà trop peu nombreux dans les salles de naissance, deviendront encore de plus en plus rares, tant la profession ressent mal cette assimilation”.