Purple Drank, la drogue des ados qui inquiète les autorités
Le Purple Drank est un nouveau cocktail fortement prisé par certains ados. Composé de sirop contre la toux et d’antihistaminique, il inquiète l’Agence nationale de sécurité du médicaments (Ansm).
INFOS – Purple Drank, Lean, Codeine cup, Purple jelly ou Sizzurp est le nom donné au mélange de sirops à base de codéine et de prométhazine associés au Sprite ou au Mountain Dew auquel on peut ajouter des bonbons pour donner un meilleur goût que celui du sirop seul. Si dans le mélange de l’alcool est ajouté ce n’est pas du Purple Drank, à ne pas confondre avec le DXM qui est un hallucinogène. Le Purple Drank provoquerait une légère euphorie et un sentiment de bien être grâce à la codéine. L’antihistaminique associé, la prométhazine, diminuerait les effets indésirables dus à l’opiacé : démangeaisons, vomissements…
En France, depuis 2013 environ, le Purple Drank est de plus en plus populaire auprès des adolescents. Les sirops à base de codéine ou de prométhazine se trouvent sans ordonnance en pharmacie d’officine. L’ordre national des pharmaciens a mis en garde contre la délivrance de ces médicaments, notamment aux adolescents. Le pharmacien, déontologiquement, peut refuser la délivrance de ces sirops s’il le juge nécessaire. Cette boisson, très convoitée dans le milieu du rap américain, a fait bien des ravages à cause des effets secondaires ayant pour effet une accélération du battement de cœur et le ralentissement de la pression artérielle et peut provoquer des étouffements. Les américains Pimp C, DJ Screw, ainsi qu’ASAP Yams seraient décédés à la suite de l’absorption de « Purple Drank ». (source wikipedia)
Purple Drank, un phénomène venu d’outre Atlantique
Les adolescents s’intéressent de plus en plus à ce cocktail de médicaments. C’est un mélange de sirop antitussif et d’antihistaminique auquel ils ajoutent du soda pour mieux faire passer le goût. La consommation de ce cocktail provoquant un bien être, des effets euphorisants et même des hallucinations est en forte hausse et l’ANSM appelle à la vigilance.
Le phénomène du Purple Drank ne date pas d’hier, il a émergé dans les années 1990 aux Etats-Unis où il est devenu est véritable problème de santé publique auprès de la jeune population. En France, la consommation de ce mélange, composé de médicaments disponibles sans ordonnance, est observée depuis 2009 mais depuis 2014 et surtout 2015, cette pratique a littéralement explosé, à tel point que l’agence nationale du médicament a émis un bulletin de vigilance.
Ce cocktail explosif est facile à préparer, il est composé de 2 molécules : la prométhazine, que l’on retrouve dans les antihistaminiques utilisés contre les allergies par exemple et la codéine, présente dans les sirops contre la toux. On retrouve ces molécules dans des médicaments disponibles en pharmacie, sans ordonnance. “Ces deux médicaments se présentent sous différentes formes utilisées pour la fabrication du Purple Drank” : comprimé, sirop et solution buvable” précisait l’ANSM. Les jeunes ajoutent du soda pour donner un meilleur goût et parfois même de l’alcool pour un effet plus intense.
Une pratique dangereuse
Dans son compte-rendu, l’ANSM évoque des cas de mésusage et d’abus qui ont conduit à des hospitalisations en France. Entre 2009 et 2014, 17 signalements ont été rapportés, 10 cas ont nécessité une hospitalisation. Entre janvier et août 2015, soit seulement 8 mois, 18 signalements du même type ont été reportés, ce qui démontre bien une hausse de la consommation du Purple Drank.
L’agence du médicament demande aux pharmaciens, aux médecins et à tout autre personnel de santé “d’être particulièrement vigilants face à toute demande de médicaments contenant un dérivé opiacé ou un antihistaminique qui leur semblerait suspecte et émanant en particulier de jeunes adultes ou d’adolescents“.