Quels sont les potentiels dangers de l’épilation définitive ?

Illustration. Epilation à la lumière pulsée. Önder Örtel / Pexels
C'est au tournant des années 2000 que cette technologie s'est répandue. Mais certains effets de l'épilation à lumière pulsée incitent les autorités sanitaires à la mise en garde.
Adieu la crème dépilatoire, salut le rasoir, bye-bye la cire ! Il y a une vingtaine d’années, l’arrivée de l’épilation à la lumière pulsée faisait son apparition. Supposée définitive, elle semble donc très profitable.
Seulement, au mois de juin 2021, l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a remis un avis sur les Risques associés aux épilateurs à lumière intense pulsée (IPL). Utile, car désormais, de nombreux appareils visant à être utilisés chez soi sont sur le marché.
Rappel : comment fonctionne cette épilation ?
Cette technique vise à la destruction du poil et du bulbe pileux par effet de chaleur. Normalement, la lumière émise par l’appareil qui vise la mélanine présente dans le follicule pileux doit réduire autant que possible l’énergie déposée dans les tissus proches pour éviter les brûlures.
Seulement, “les quantités d’énergie déposées respectivement dans les poils et la peau dépend non seulement des caractéristiques de l’appareil, mais aussi de celles de la personne épilée (couleur de peau, contraste entre la couleur de la peau et des poils, sensibilité particulière, etc.)”, rappelait l’Anses au mois de septembre 2021.
Des effets secondaires mineurs…
De fait, il n’est pas rare que des effets secondaires mineurs viennent à survenir. Citons pêle-mêle une douleur, des érythèmes (lésions de la peau courante se manifestant par une rougeur plus ou moins intense), une sensation de brûlure. Cloques ou croûtes ne sont donc pas impossibles.
… Aux risques plus graves
Mais une mauvaise utilisation peut conduire à des effets bien plus importants à long terme comme des troubles de la pigmentation et des lésions oculaires.
Enfin, ces pratiques pourraient avoir pour conséquence un retard de diagnostic de cancer de la peau : en effet, cette technologie peut dénaturer la couleur de lésions précancéreuses, empêchant de fait le diagnostic précoce de mélanomes.
Epilation lumière pulsée : les contre-indications
Voici les cas qui doivent inciter à ne pas avoir recours à cette technique :
La présence sur la zone à épiler :
- d’un tatouage sur la zone à épiler ;
- d’une anomalie cutanée (comme un relief, texture ou couleur) ;
- d’une maladie affectant la peau comme avec des antécédents de cancer cutané, psoriasis, herpès ou antécédents d’herpès…
Mais encore :
- la prise de traitements photo-sensibilisants et anticoagulants ;
- l’application de tout produit cosmétique sur la zone épilée ;
- certaines couleurs de peau ou natures du poil ne sont pas adaptées, comme les personnes albinos, les poils dépigmentés, ou encore le duvet… ;
- avoir été exposé aux UV naturels ou artificiels avant l’épilation (elle ne devra alors pas être pratiquée avant retour à la couleur naturelle de la peau) ni après (ne devra pas être effectuée avant résolution des éventuelles lésions provoquées par l’IPL) ;
- une épilation des sourcils, à cause des risques potentiels de lésions oculaires ;
- il ne faut pas être âgé de moins de 15 ans ;
- pas d’épilation par IPL en cas de grossesse, d’allaitement et de prise de traitements hormonaux pouvant modifier la pilosité.
La nécessité d’un meilleur encadrement
Pour toutes ces raisons, Rémi Poirier, qui est coordinateur de l’expertise à l’Anses, déclarait que “Le fonctionnement et les principes d’interaction avec la peau peuvent être méconnus ou mal compris par certains professionnels et par les particuliers. Il est donc nécessaire de mieux encadrer le marché des appareils et l’utilisation de cette technologie pour en limiter les effets indésirables”.
Remarquant en outre que les niveaux de formation dispensée en France pour l’utilisation de l’IPL sont “hétérogènes”, il proposait à cet effet “la construction d’un référentiel de formation spécifique”.