Qu’est-ce que l’adénome de la prostate ? Symptômes et traitement
Affection bénigne de la prostate, l'adénome doit cependant être traité en vue d'éviter les complications.
Appelé aussi hypertrophie bénigne de la prostate, (HBP), l’adénome de la prostate toucherait en France plus de 6 millions d’hommes de plus de 60 ans, et 100 000 en sont opérés.
Et la fréquence augmente avec l’âge : environ 20% autour de 40 ans, plus de 50% vers 70 ans. La grande majorité de ses symptômes sont d’origine urinaire.
HBP : les symptômes
Les signes d’hypertrophie de la prostate les plus fréquemment rencontrés sont de nature urinaire :
- un besoin fréquent d’uriner, de jour comme de nuit : c’est la pollakiurie ;
- de nuit, jusqu’à 5 réveils pour uriner ;
- difficultés à se retenir lorsqu’on a envie d’uriner ;
- interruption du jet d’urine : démarrage retardé, arrêt puis redémarrage ;
- réduction de l’intensité du jet d’urine accompagnée du besoin de forcer sur la vessie ;
- à la fin de la miction, impression de ne pas avoir entièrement vidé sa vessie, accompagnée de gouttes d’urine en retard ;
- fuites urinaires ;
- troubles sexuels et jet éjaculatoire moins important qu’auparavant.
Le diagnostic de l’adénome de la prostate
Après avoir analysé analysés ce qu’un patient lui a décrit, le médecin pourra lui demander un calendrier mictionnel à réaliser sur une période de deux à trois jours.
Un examen médical basé sur un toucher rectal, accompagné d’un test urinaire par bandelette (en vue d’une infection), viendra confirmer (ou non) la suspicion d’HBP. La prostate, en cas d’adénome, présentera un volume plus important, et une consistance ferme sans être dure.
Si des complications sont craintes, la mesure du jet urinaire, une échographie abdomino-pelvienne et un bilan sanguin seront nécessaires.
Evolution de l’HBP
Si aucun traitement n’est initié, l’adénome de la prostate pourra donner lieu à :
- une rétention chronique d’urine (avec potentiellement des infections urinaires récurrentes, une prostatite ou des calculs de la vessie) ;
- une potentielle insuffisance rénale ;
- la rétention aiguë d’urine, constituant assez naturellement une urgence.
Les traitements
Quand la gêne est mineure, le seul traitement médicamenteux suffira. En revanche, une intervention chirurgicale devra être envisagée dans le cas où les troubles urinaires sont importants.
En d’autres termes, dans le premier cas, une surveillance suffira si toutefois l’adénome est de petite taille et que la vessie se vide normalement.
Gêne modérée : place aux médicaments
Au-delà de règles d’hygiène de vie et de diététique, voici les traitements pouvant intervenir :
- les alpha-bloquants qui vont permettre une miction plus aisée, mais ils ne sont pas destinés à modifier le volume de la prostate ;
- les inhibiteurs de la 5-alpha-réductase vont bloquer la fabrication de la testostérone pour diminuer le volume de la prostate (-30% maximum au bout d’une année).
La chirurgie en dernier recours
Elle sera utile dans l’un ou l’autre de ces cas : des médicaments qui n’ont pas démontré leur efficacité, une gêne quotidienne sérieuse, ou tout simplement une des complications citées plus haut.
Diverses techniques sont possibles :
- la résection transurétrale de l’adénome de la prostate est pratiquée à l’occasion d’une endoscopie de l’urètre. L’adénome sera retiré sos forme de copeaux, et le tissu sera analysé ;
- incision cervico-prostatique : il s’agit d’une petite incision de la prostate par voie endoscopique muni d’une anse électrique ou d’un laser pour élargir le col vésical. Cette technique n’a pas pour but le retrait de l’adénome ;
- ablation de l’adénome : l’intégralité de l’HBP est retirée après passage par la vessie ou encore après incision de la capsule prostatique. Le tissu issu de la prostate sera par la suite analysé au microscope ;
- pose d’un anneau prostatique pour faciliter l’écoulement de l’urine : le stent prend place dans le canal par lequel s’écoule l’urine.