Qu’est-ce que l’hypothyroïdie ?
Trouble le plus fréquent de la glande thyroïde, il affecte plus les femmes que les hommes. Mais quelles sont les conséquences ?
Chaque année, le nombre de nouveaux cas d’hypothyroïdie n’excède pas 4 pour 1000 chez les femmes, quand il est inférieur à 1 pour 1000 chez les hommes.
Mais avant de décrire les causes et les conséquences sur la santé de ce trouble, le plus fréquent touchant cette glande, encore faut-il la définir.
Fonctions de la thyroïde
La thyroïde est une glande d’environ 5 cm de diamètre et qui se situe sous la peau du cou, en avant de la trachée et au-dessous de la pomme d’Adam. Elle sécrète des hormones appelées triiodothyronine ou T3, et thyroxine ou T4, cette dernière étant produite en plus grande quantité.
Ces hormones thyroïdiennes influencent le métabolisme de deux manières :
- En stimulant presque tous les tissus de l’organisme en vue de la production de protéines ;
- En augmentant la quantité d’oxygène utilisée par les cellules.
Les hormones thyroïdiennes ont une influence sur de nombreuses fonctions de l’organisme; citons la fréquence cardiaque, la vitesse à laquelle les calories sont brûlées, la croissance, l’humeur, l’énergie musculaire, la production de chaleur, la fertilité ou encore la digestion.
Hypothyroïdie, une définition
On parle d’hypothyroïdie quand cette glande ne sécrète pas assez d’hormones. Elle peut être de deux types :
- L’hypothyroïdie congénitale (hypothyroïdie néonatale), rare et présente à la naissance. C’est un dépistage effectué à chaque nouvelle naissance qui peut la repérer ;
- L’hypothyroïdie acquise, qui apparaît au cours de la vie sous l’action de divers facteurs et causes (voir prochain paragraphe). Sans détection rapide, ce sont les complications qu’elle engendre qui la rendent apparente.
Les causes de l’hypothyroïdie acquise
La carence en iode est la première cause d’hypothyroïdie recensée à travers le monde. Cet oligo-élément est nécessaire, à la bonne dose, pour un bon fonctionnement de la thyroïde.
Quand l’iode est suffisamment présent dans l’alimentation, les causes principales sont les maladies auto-immunes et les causes dues à des médicaments ou à un acte médical (dites causes iatrogènes).
Les hypothyroïdies auto-immunes
Elles sont dues à une hyperactivité du système immunitaire : l’organisme produit des anticorps visant les cellules thyroïdiennes, avec pour conséquence directe une diminution de la production d’hormones.
La thyroïdite de Hashimoto
Forme auto-immune la plus fréquente, elle se manifeste par un goitre constant, diffus et de volume modéré.
D’autres atteintes familiales ou personnelles comme le vitiligo (taches dépigmentées sur la peau), diabète de type 1, polyarthrite rhumatoïde, anémie de Biermer entre autres, peuvent être associées.
La thyroïdite atrophique
Plus fréquemment observée chez la femme en période post-ménopause, elle correspond à une thyroïdite de Hashimoto associée à une thyroïde de taille normale ou diminuée (ici, pas de goitre).
Les hypothyroïdies iatrogènes
Une hypothyroïdie peut survenir suite au traitement de différentes maladies thyroïdiennes :ablation complète ou partielle de la thyroïde, irradiation par iode radioactif ou traitement médicamenteux : cancer de la thyroïde, hyperthyroïdie, ou nodule thyroïdien entre autres.
Certains médicaments peuvent en effet réduire l’activité de la thyroïde, comme le lithium, l’interféron ou les traitements iodés.
Les symptômes et l’évolution
Les plus fréquents sont :
- une fatigue plus ou moins intense, somnolence ;
- des difficultés de concentration et perte de mémoire ;
- de l’hypothermie ;
- un rythme du cœur plus lent ;
- une constipation ;
- une prise de poids accompagnée d’une perte d’appétit ;
- règles irrégulières et perte de la libido.
Quant à l’évolution du trouble, voici :
- insuffisance cardiaque, péricardite, angine de poitrine ;
- état dépressif, troubles de la vigilance avec somnolence en journée ;
- anémie ;
- atteinte des tissus se manifestant par une atteinte du canal carpien, par un gonflement des paupières, de l’ensemble du visage, de la langue, du larynx ;
- troubles des règles et diminution de la fertilité ;
- hausse du cholestérol dans le sang.
Un traitement à vie
L’hypothyroïdie ne peut être guérie, mais le taux normal d’hormones est susceptible d’être rétabli. Le traitement consiste en la prise à vie d’une hormone thyroïdienne de synthèse, la lévothyroxine.
Chez l’adulte, les symptômes s’amenuisent la plupart du temps dans les 3 premières semaines après début du traitement.
Une surveillance clinique et biologique périodique est nécessaire dans le suivi du traitement. Des prises de sang doivent être effectuées pour contrôler le dosage de la thyréostimuline (TSH) dans le sang.