Réduire l’hypertension drastiquement peu conduire à des complications
La fin d’un dogme dans le domaine médical ? Il semble que la volonté de faire baisser la pression artérielle à tout prix, entraine de lourdes complications pour de nombreux patients souffrant d'hypertension.
Depuis de nombreuses années lorsqu’un patient souffrait d’hypertension, la volonté des médecins était de faire tomber cette pression. Pourtant une étude très récente et reprise lors du Congrès de la Société européenne de cardiologie (ESC) à Rome du 27 au 31 août, explique que les objectifs de pressions doivent être moins stricts pour les patients hypertendus.
Hypertension : « abaisser à tout prix la pression artérielle », fausse bonne idée ?
Le message ne sera donc plus : « abaisser à tout prix la pression artérielle », mais plutôt : « alléger la pression ». La raison de ce changement repose sur des constatations effectuées sur certains patients souffrant d’autres pathologies, notamment chez ceux qui souffrent de maladie coronarienne. En effet, ces derniers pourraient subir de lourdes complications.
Le Pr Philippe Gabriel Steg de l’hôpital Bichat à Paris explique : « il existe une possibilité que les patients atteints de maladie coronarienne aient un afflux insuffisant vers le cœur si leur pression artérielle est trop faible ». Ses conclusions s’appuient sur le rapport d’une étude réalisée pendant 5 ans, sur 22 600 patients atteints de cette pathologie.
Les résultats sont sans appel et devraient conduire la Société européenne de cardiologie à plaider encore un peu plus, en faveur d’objectifs moins stricts concernant la pression artérielle. En effet, sur l’ensemble des patients soumis à un traitement hypotenseur et faisant partie de l’étude, il a été montré qu’en dessous d’un taux de 120/70 millimètres de mercure, en abaissant trop fortement la pression, les risques d’infarctus, d’AVC voire de décès grimpaient de 56 % sur le long terme.
La Société européenne de cardiologie favorable à de nouveaux objectifs de pression
On note également que le nombre de décès (toutes causes confondues) ou d’hospitalisations pour insuffisance cardiaque augmente de 41 %. Comme le démontre le Pr Philippe Gabriel Steg, si dans un premier temps faire chuter la pression s’avère bénéfique pour le patient, les complications peuvent rapidement suivre chez certains d’entre eux si l’on abaisse trop fortement la pression artérielle.
La Société européenne de cardiologie se montre favorable pour recommander dorénavant des taux de 130 à 139 millimètres de mercure pour la pression systolique, et de 85 mmHg pour la diastolique.