Une retraite plus pénible pour ceux qui ont supporté de mauvaises conditions de travail
Une enquête met lumière les effets de la pénibilité du travail une fois à l'âge de la retraite.
De mauvaises conditions de travail auraient des répercussions importantes à l’âge de la retraite selon une étude présentée à l’occasion d’un colloque organisé à Paris par la Chaire Transitions Démographiques Transitions Economiques. L’étude met en lumière l’impact de conditions de travail pénibles, aussi bien physiquement que mentalement.
Les contraintes physiques détériorent la santé à l’âge de la retraite
Les résultats présentés par le Pr Thomas Barnay, économiste à l’université Paris-Est Créteil, montrent qu’un salarié risque beaucoup plus la mauvaise santé à l’âge de la retraite lorsqu’il a été soumis à des contraintes physiques comme le port de charges lourdes pendant au moins huit mois ou a des contraintes pénibles comme le travail de nuit et la répétitivité pendant au moins 4 ans.
Les risques de développer des maladies chroniques augmentent de 32% et les risques de devoir réduire les activités par manque de capacité physique de 42% dans les cas où le salariés est exposé à des contraintes physiques. Les conditions psychologiques et mentales, les risques psychosociaux (RPS), ont aussi des répercussions bien qu’ils ne soient pas pris en compte dans la pénibilité.
La santé mentale joue aussi avec les risques psychosociaux
La santé physique est logiquement moins touchée par les difficultés mentales et le risque de réduction des activités passe à 20% mais la santé psychologique prend un coup. Entre 4 et 8 d’exposition à des RPS comme la pression constante, la tension sur le lieu de travail ou de mauvaises relations professionnelles peuvent augmenter de 78% les chances de dépression et 92% les troubles anxieux généralisés. Des problèmes qui entrainent une augmentation de 50% de la prise d’antipresseur.
Si un management orienté sur le bien-être et la valorisation des salariés se développe outre-atlantique, en France il peine à démarrer. Le gouvernement français a pris en compte la pénibilité du travail, mais principalement physique ce qui reflète seulement en partie le mal-être au travail.