Sevrage alcoolique : qu’est-ce que le “delirium tremens” ?

Photo d'illustration. Une situation de malaise. Pixabay
Il s'agit de l'un des trois niveaux du sevrage alcoolique, le plus sévère. Heureusement, il devient rare en France grâce au traitement.
En France, on estime que la dépendance alcoolique concerne entre 7% et 9% dans la population générale; et parmi les consultants d’un service d’urgences pour une pathologie en lien avec la consommation d’alcool, 10% étaient admis dans le cadre d’une demande de sevrage alcoolique.
Le delirium tremens est, comme le définit le dictionnaire Larousse, un “État d’agitation avec fièvre, tremblements, onirisme, provoqué par le sevrage brutal chez certains alcooliques chroniques”. Qu’est-ce qu’un sevrage brutal ? Il peut s’agir de celui, involontaire, vécu par une personne alcoolique hospitalisée.
Le delirium tremens est la conséquence la plus redoutée du syndrome de sevrage alcoolique, car sans intervention le patient peut en décéder même s’il est heureusement devenu rare en France.
Les signes cliniques du sevrage alcoolique
Les symptômes surviennent quelques heures après la diminution ou l’interruption de la consommation d’alcool. Entre 2 à 6 heures après le début du sevrage, tremblements, sueurs, nausées et/ou vomissements, hypertension artérielle, tachycardie, augmentation de la température du corps s’installent.
Si la personne n’est pas hospitalisée, elle va faire disparaitre ces signes cliniques en consommant de l’alcool. Trois niveaux de sévérité du syndrome de sevrage alcoolique sont distingués, de moins au plus important :
- des hallucinations alcooliques, à savoir un désordre passager de la perception de l’environnement pour 1 patient sur 4 ;
- des crises convulsives, généralisées mais de courte durée ;
- et le delirium tremens.
Ce dernier état mêle une hyperactivité du système nerveux autonome, désorientation, confusion, délire hallucinatoire, avec une survenue probable de crises convulsives. Le délire hallucinatoire du delirium tremens doit être distingué des hallucinations alcooliques en ceci que le patient adhère à son délire. Si le syndrome de sevrage n’est pas traité, on estime qu’1 patient sur 20 se dirige vers le delirium tremens.
Les traitements
L’axe thérapeutique prépondérant est la sédation, le plus souvent par le biais de benzodiazépines mais des barbituriques et du propofol peuvent aussi intervenir. À ces traitements sont associés des traitements symptomatiques hydro-électrolytiques tout comme la vitaminothérapie (supplémentation en vitamine B1). Enfin, un suivi psychiatrique et préventif doit être envisagé.
Dans le détail, il s’est avéré au fil des années que les benzodiazépines étaient les plus à même de réduire l’évolution du sevrage vers un delirium.
Après le sevrage, une prise en charge médicale, psychiatrique et psychologique est indispensable en vue de prévenir la reprise de l’intoxication alcoolique.