Sida : l’espoir d’un vaccin déjà contesté
Un chercheur au CNRS de Marseille, associé à la start-up française Biosantech, a présenté hier des résultats encourageants dans la conception d’un vaccin contre le Sida. Mais ces mêmes résultats sont contestés par le directeur de l’Agence nationale de recherche sur le Sida et les hépatites virales (ANRS).
Voilà des résultats encourageants concernant un vaccin curatif contre le VIH. Erwann Loret et la start-up française Biosantech annonçaient hier avoir mis au point un vaccin capable de neutraliser le virus du Sida. Cette équipe marseillaise travaillait depuis 3 ans en toute discrétion.
Un nouvel espoir dans la recherche d’un vaccin contre le Sida…
L’équipe de chercheurs a présenté à la presse, hier, les résultats encourageants concernant un vaccin curatif du Sida. Après avoir effectué des tests concluants sur des animaux, notamment des singes, des essais cliniques ont été effectués sur une cinquantaine de personnes atteintes du virus du Sida.
Toutes ces personnes ont accepté de recevoir 3 injections du vaccin pendant un an (1/4 recevant un placebo). Ensuite elles ont totalement arrêté la trithérapie pendant 2 mois. 1 an après, les cellules infectées par le VIH étaient indétectables pour 9 des volontaires. Pour atteindre un tel résultat, il aurait fallu 70 ans de trithérapie indiquait M. Loret. 3 d’entre eux n’ont toujours aucune trace du VIH dans le sang 3 ans après.
Cependant, selon le scientifique, il est encore trop tôt pour parler de guérison, « Il faut attendre la rétro seroconversion« . C’est à dire lorsque l’organisme aura baissé le taux d’anticorps à un facteur 10. « Aujourd’hui, aucun de nos patients n’a atteint ce niveau« , précisait le chercheur.
…mais des résultats contestés
Si une telle avancée représente un nouvel espoir pour les 37 millions de personnes atteintes du Sida dans le monde, la communauté scientifique est divisée. Le Professeur Jean-François Delfraissy, directeur de l’ANRS, déclarait, après avoir lu l’article qui allait être publié sur la revue Retrovirology par l’équipe à l’origine de cette découverte : « Je ne partage pas du tout l’analyse des données présentées à Marseille« , en ajoutant : « Il n’existe aucune donnée en faveur de ce candidat vaccin. […] De plus, il n’existe aucune donnée solide sur l’effet de ce vaccin sur les cellules infectées et le DNA proviral« . Il regrette en outre les « effets d’annonce extrêmement délétères qui créent de faux espoirs chez les malades« .