Soins palliatifs : retard persistant et inégalités territoriales
La Cour des comptes a dénoncé mercredi la persistance de retards importants dans le développement des soins palliatifs en France, avec d’importantes disparités régionales.
« L’accès aux soins palliatifs demeure globalement limité et nettement moins répandu que dans certains pays étrangers », indique la Cour des comptes dans son rapport annuel, soulignant que les retards déjà constatés en 2008 sont « loin d’être comblés ».
Un programme national de développement des soins palliatifs, doté d’une enveloppe de près de 230 millions d’euros et prévoyant un total de 18 mesures, avait pourtant été mis en place entre 2008 et 2012. Malgré ce plan, « aucune estimation globale du nombre de personnes ayant effectivement bénéficié de soins palliatifs sur une année donnée n’est disponible », note la Cour.
Elle relève que selon une étude réalisée en 2010 par le think tank du journal The Economist dans 40 pays, la France arrive en 23e position en matière de « qualité de la mort », loin derrière la Grande Bretagne qui est en tête, suivie de l’Australie et de la Nouvelle Zélande.
Parmi les critiques adressées au système français de soins palliatifs, la Cour des comptes relève notamment « de fortes disparités territoriales » avec un taux de lits en unité de soins palliatifs pour 100.000 habitants variant de 0 en Guyane à 5,45 dans le Nord-Pas-de-Calais. Le nombre d’équipes mobiles de soins palliatifs s’échelonne pour sa part de 0,54 (Limousin) à 2,17 en Basse Normandie pour 200.000 habitants.
La Cour des comptes déplore également « une prise en charge palliative déséquilibrée au bénéfice des hôpitaux alors qu’elle ne répond pas aux souhaits de la plupart des personnes concernées ».D’après les sondages, quatre Français sur cinq souhaiteraient passer leurs derniers instants chez eux, alors que la part des décès à domicile est stable, aux environs de 25%, depuis plusieurs années.
La Cour réitère dès lors sa recommandation de 2007 visant à donner la priorité aux développement des soins palliatifs à domicile et dans les Ehpad (établissements pour personnes âgées dépendantes).