Le soja pour réduire les risques de mortalité du cancer du sein ?
Une étude américaine s'est intéressée aux effets du soja sur les risques de mortalité du cancer du sein. Il pourrait bien avoir des effets positifs dans certains cas.
Une étude américaine vient remettre en cause la réputation cancérigène du soja. Si il contient bien des molécules qui agissent de manière semblable aux oestrogènes, des hormones responsables de certains cancers, le soja ne serait pas nocif et pourrait même avoir des effets protecteur dans certains cas.
L’influence du soja sur le cancer
La question de l’influence du soja dans le cas de certains cancers hormono-dépendants, favorisés par une grande quantité d’oestrogènes dans le sang, se pose souvent. Cet aliment contient des substances phyto-oestrogènes, comme les isoflavones, qui agissent sur le corps de manière similaire aux oestrogènes. Mais d’après les chercheurs de l’Université Tufts à Boston aux Etats-Unis, il se pourrait bien que le soja n’ai pas les effets négatifs qu’on lui prête souvent.
Le Dr Fang Fang Zhang de l’Université de Tufts et auteur principal de l’étude, explique : « On a vu dans des études en laboratoire que les Isoflavones, les composés du soja qui ont des propriétés similaires aux oestrogènes, peuvent ralentir la croissance des cellules cancéreuses. Des analyses épidémiologiques réalisées en Asie de l’Est auprès de femmes souffrant du cancer du sein ont montré un lien entre une consommation accrue d’isoflavone et une mortalité réduite ».
Pas d’effets préjudiciables ?
Mais d’un autre coté, « d’autres études ont suggéré que les effets oestrogéniques des isoflavones réduiraient l’efficacité des thérapies hormonales utilisées pour traiter le cancer du sein. En raison de cette disparité, il est incertain si la consommation d’isoflavones devrait être encouragée ou non chez les patients atteintes de ce type de cancer » souligne-t-elle. L’équipe du Dr Zhang a cherché à comprendre le lien entre consommation de soja alimentaire et risques de mortalité. Les chercheurs ont suivi pendant 9 ans en Amérique du Nord plus de 6.200 femmes atteintes de différents cancers du sein. Il s’avère que celles qui consommaient le plus de soja présentaient un risque réduit de 21%. Ces effets bénéfiques s’appliquaient surtout aux femmes atteintes de cancer non hormono-dépendants et celles qui ne suivaient pas de thérapie hormonale.
Mais les scientifiques ont aussi constaté que les femmes souffrant de cancers hormono-dépendants et celles suivant une hormonothérapie ne présentaient pas un risque de mortalité plus élevé, contrairement à d’autres études. « D’après nos résultats, nous ne voyons pas d’effet préjudiciables de la consommation de soja alimentaire chez les femmes traitées par thérapie hormonale. Pour les femmes avec des cancers du sein non sensibles aux récepteurs hormonaux, les produits à base de soja peuvent potentiellement avoir un effet protecteur. Celles qui ne recevaient pas une thérapie hormonale pour leur cancer du sein présentaient des chances plus faibles mais significatives » conclut le Dr Zhang.