Tabac : le HCSP déconseille la cigarette électronique pour le sevrage
Le Haut Conseil de la Santé Publique fait cette recommandation aux médecins, faute de recul sur ses bénéfices et ses risques.
Le HCSP change d’axe en ce qui concerne l’usage de la cigarette électronique dans le cadre d’un sevrage. En 2016, l’autorité de santé estimait en effet qu’elle pouvait “être considérée comme une aide pour arrêter ou réduire la consommation de tabac”.
Mais lundi, dans son avis, elle indique que “Les professionnels de santé qui accompagnent un fumeur dans une démarche de sevrage tabagique se doivent d’utiliser des traitements médicamenteux ou non ayant prouvé leur efficacité”, comme les patchs dermatologiques ou les gommes à mâcher.
Des doutes subsistent encore
Ainsi, le HCSP juge au sujet des cigarettes électroniques que “les connaissances fondées sur les preuves sont insuffisantes pour [les] proposer comme aides au sevrage tabagique dans la prise en charge des fumeurs par les professionnels de santé”.
Et l’organisme consultatif d’ajouter que “Les bénéfices potentiels et les risques de l’utilisation à moyen ou à long terme de cigarettes électroniques avec ou sans nicotine, ne sont pas établis à ce jour”.
Ce n’est pas une condamnation
Cependant, le HCSP n’écarte pas le fait que “ces produits utilisés hors système de santé puissent représenter une aide pour certains consommateurs et contribuer ainsi à améliorer leur santé”. En outre, ils sont susceptibles d’“être utilisés en dehors (ou en complément) d’une prise en charge dans le cadre du système de soin”.
Les jeunes, une priorité
Toujours dans l’avis, et cette fois au-delà de cette simple non-recommandation de l’usage de la e-cigarette, le Haut Conseil vise la jeunesse qu’il convient encore et toujours de protéger du contact avec la nicotine : “La relation entre initiation à la cigarette électronique et initiation au tabac est documentée par des études de cohortes. L’objectif de retarder l’initiation et l’usage des SEDEN chez les adolescents non-consommateurs de tabac relève ainsi du principe de précaution”.
Un écho à ce qu’estimait l’été dernier l’OMS, qui indiquait que “l’industrie du tabac et les industries connexes qui fabriquent ces produits et les commercialisent souvent auprès des enfants et des adolescents en ayant recours à des milliers de saveurs attrayantes et en invoquant des arguments fallacieux à leur sujet”.