Un variant plus agressif du VIH découvert aux Pays-Bas
Hautement contagieux, comme l'ont démontré des chercheurs britanniques, il a été observé chez une centaine de personnes.
Jeudi 3 février, la revue Science a relayé la découverte par des chercheurs de l’université d’Oxford d’un variant du VIH hautement contagieux, très agressif. Il aurait commencé sa propagation aux Pays-Bas dans la décennie 1990, mais les techniques de l’époque ne permettaient pas de le déceler.
Chris Wymant, spécialiste en épidémiologie et auteur principal de cette étude tient pour autant à rassurer : “Il n’y a pas de raison de s’alarmer”.
Un variant en déclin
En effet selon lui et ses collègues, cette forme virale est en déclin depuis les années 2010, et ce n’est pas tout puisqu’il répond aux traitements existants. Alors qu’il serait également présent en Angleterre, Suisse et Belgique, quel est l’intérêt de cette découverte ? Elle permet de comprendre avec plus d’acuité comment le virus s’en prend aux cellules.
Et c’est sans doute grâce aux efforts des Pays-Bas fournis dans la lutte contre le SIDA qu’il est en déclin. Il a été nommé variant VB (pour variant virulent du sous-type B”).
Un variant avec 500 mutations
Chris Wymant précise encore : “Trouver un nouveau variant est normal, mais trouver un nouveau variant avec des propriétés inhabituelles ne l’est pas. D’autant moins avec une virulence accrue”. Ce variant est vecteur de 500 mutations, et la première personne identifiée avec ce variant a été diagnostiquée en 1992, la dernière en 2014.
Virulent il est, certes. Mais aussi très contagieux, et comment les chercheurs ont-ils été en mesure de le démontrer ? Pour cela, ils ont examiné les similarités entre les différentes versions du virus chez les patients infectés. Il s’est avéré qu’elles étaient très semblables, ce qui laissait penser que le virus n’avait pas eu l’opportunité d’accumuler beaucoup de mutations avant de passer rapidement d’une personne à l’autre.
Pour Christophe Fraser, co-auteur de l’étude, “Nos résultats soulignent l’importance […] d’un accès régulier à des tests pour les personnes à risque de contracter le VIH, afin de permettre un diagnostic tôt, suivi d’un traitement initié immédiatement après”. La morale de cette découverte revient à Chris Wymant : “Il s’agit d’un avertissement, nous ne devrions jamais être trop présomptueux et présupposer qu’un virus va évoluer pour devenir plus bénin”. Toute ressemblance avec une pandémie actuelle n’est pas fortuite…